le grélé l'or Ange
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l'épilogue

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l'épilogue - Page 6 Empty Un Tueur En Série Ne S’arrête Jamais”

Message par mimou Dim 21 Aoû - 6:58

“Un Tueur En Série Ne S’arrête Jamais”
Ce ne sont pas les seuls viols, agressions ou tentatives sur lesquels plane l’ombre du Grêlé. Il y en a toute une série, à Paris et en banlieue. Il faut vérifier, comparer, reconstituer. L’heure est, de nouveau, à la plongée dans les archives, quand elles existent encore. Une tâche immense.

“Ce n’est qu’en 1997 que j’ai pu être libéré de mes profondes obsessions.” Faut-il aussi chercher dans le sud de la France après ses mutations à Port-Saint-Louis puis Montpellier ? Autour de ses différents domiciles de Fos-sur-Mer, Prades-le-Lez et enfin La Grande-Motte ? Faut-il chercher dans sa jeunesse dans le Nord ? À Orange, dans le Vaucluse, pendant son service militaire ? Quel a été l’élément déclencheur de ces passages à l’acte ? Et quand est-il survenu ?

“Un tueur en série ne s’arrête jamais”, insiste cet enquêteur passé par la direction centrale de la police judiciaire et qui a eu à travailler sur des affaires de “sériels” en France, comme celles de Michel Fourniret ou du tueur de la gare de Perpignan. “Il ne peut pas se mettre en sommeil : les pulsions sont plus fortes que lui, poursuit le policier. Si ces pulsions sont uniquement sexuelles, alors il peut y avoir des interruptions dans les crimes, parce qu’il a rencontré une femme, par exemple. En revanche, s’il recherche aussi l’adrénaline de ces situations, ce qui semble être le cas du Grêlé, alors c’est une addiction et il ne peut pas se contrôler, jamais.” ✖

Extrait de La Traque du Grêlé, de Brendan Kemmet et Stéphane Sellami, Robert Laffont, 2022

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l'épilogue - Page 6 Empty Combien D’autres Crimes ?

Message par mimou Dim 21 Aoû - 6:57

Combien D’autres Crimes ?
Six viols et trois meurtres sont attribués avec certitude à François Vérove. Mais il pourrait être l’auteur d’autres crimes non élucidés.

Après le suicide de François Vérove, les enquêteurs, qui connaissent désormais son identité et son parcours, cherchent à déterminer s’il n’est pas l’auteur de plusieurs crimes non élucidés. Une tâche complexe car, dans certains cas, aucune trace d’ADN, et dans d’autres, les scellés ont disparu.

L’ADN a permis d’identifier formellement Vérove comme étant le meurtrier de Cécile Bloch, d’Irmgard Muller et Gilles Politi, et pour plusieurs viols.

Les autres crimes non résolus dont il pourrait être l’auteur :

• Géraldine Piecko, 6 ans, enlevée à Bobigny en juillet 1983, retrouvée violée et étranglée. Aucun ADN retrouvé.

• Edith Martinet, une VRP de 27 ans, retrouvée morte, chez elle, le 3 avril 1987, nue, les mains attachées dans le dos, étranglée, un ciseau dans le thorax.

• Virginie Delmas, 10 ans, disparue le 9 mai 1987 en Seine-Saint-Denis, retrouvée morte cinq mois plus tard. Aucun ADN retrouvé.

• Hema-Devy Greedhary, 11 ans, enlevée à Malakoff le 30 mai 1987, retrouvée étranglée.

• Perrine Vigneron, 7 ans, disparue en Seine-et-Marne le 3 juin 1987, retrouvée morte, étranglée, fin juin.

• Sabine Dumont, 9 ans, disparue le 27 juin 1987 dans l’Essonne, retrouvée violée et étranglée le lendemain.

• Sylvia P., une enseignante de 34 ans, violée chez elle le 2 septembre 1987, par un homme qui porte une arme et une carte tricolore. Il s’est introduit chez elle en prétendant répondre à une petite annonce dans une supérette pour la vente d’un meuble, et lui dérobe de l’argent. Le même jour, une infirmière de 37 ans, Armelle P., qui avait mis une annonce dans la même supérette, est volée et violée chez elle selon le même stratagème.

• Christelle et Valentine, 10 ans, agressées le 28 octobre 1991 à Nanterre par un “policier”, portant une arme, qui impose une fellation à l’une des fillettes. Les scellés ont été détruits.

• Sophie Narme, 23 ans, agente immobilière, fait visiter un appartement à un “M. Duboste” qui l’endort avec de l’éther, la ligote, la bâillonne, la viole et l’étrangle. Les scellés ont été perdus.

• Sophie, 14 ans, violée chez elle à Paris le 2 septembre 1993 par un homme qui l’attache, la déshabille et la viole.

• Karine Leroy, 19 ans, habitant en Seine-et-Marne, disparaît le 9 juin 1994. Son corps est retrouvé un mois plus tard, dans un bois. Elle a été étranglée par un lien entortillé autour d’un bâton.

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l'épilogue - Page 6 Empty Papa, C’est Le Grêleux”

Message par mimou Dim 21 Aoû - 6:56

“Papa, C’est Le Grêleux”
Le jeudi 30 septembre, au lendemain de la découverte du corps de François Vérove, la PJ de Montpellier perquisitionne son domicile de La Grande-Motte.

Mais c’est dans le jardin secret de son garage où son épouse ne fouille jamais que François Vérove entreposait les reliques de son passé. (...) À l’intérieur d’un attaché-case Carlton fermé à clé, une boîte métallique recèle son pistolet automatique modèle MAC 50 calibres 9 mm parabellum, sûrement raflé à la Garde républicaine, trois chargeurs vides, des munitions et la couverture d’une revue porno Nouvel Émoi hard. Enfin, dans un carton rempli d’effets réglementaires de la police et d’un cédérom “PL”, on découvre la carte professionnelle n°1200900U de sous-officier de la gendarmerie VÉROVE François, avec sa photographie, émise le 19 octobre 1983. Les deux attributs de sa puissance, son arme de service et sa carte tricolore lui ayant servi à posséder ses victimes, sont encore là, trente-cinq ans plus tard.

À la fin de ce ramassage de pièces à conviction, sa fille policière discute en aparté avec le commandant avant de lui demander : “Est-ce que je peux leur dire ?” Il opine du chef. Alors, elle nous a dit : “Papa, c’est le Grêleux”.

Isabelle, qui ne connaît pas cette affaire, ne comprend pas la référence. Mais sa copine Carole, assise à ses côtés, lâche “espèce de salopard”. Son fils dit “non, non, non”, et sa belle-fille s’effondre. Sa fille essaie de raisonner son frère dans le déni : “Si les policiers nous le disent, c’est que c’est vrai”. Elle tente d’expliquer : “Papa avait deux facettes”. Quand Isabelle réalise avoir vécu trente-six ans avec un homme qu’elle ne connaissait pas, un tueur en série, elle s’écroule : “le ciel m’est tombé sur la tête”. ✖

Extrait de Le Grêlé, le tueur était un flic de Patricia Tourancheau, Seuil 2022

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l'épilogue - Page 6 Empty Comment La Juge A Démasqué Le Tueur

Message par mimou Dim 21 Aoû - 6:55

Comment La Juge A Démasqué Le Tueur
Lors des premiers crimes de François Vérove, en 1986, la police française n’utilise pas encore les techniques d’identification par l’ADN, qui permet d’attribuer avec certitude une trace biologique retrouvée sur les lieux d’un crime à un individu précis. Les prélèvements effectués après le meurtre de Cécile Bloch ont permis d’identifier le groupe sanguin du meurtrier : A +.

Dix ans plus tard, le Dr Olivier Pascal, du CHU de Nantes, pionnier de l’identification par l’ADN en France, identifie celui du meurtrier, à partir de traces de sperme sur la moquette. Il découvre que le même ADN a été retrouvé après le viol d’Ingrid, en 1994, et celui de Marianne en 1987. En 2001, un lien est établi avec l’ADN retrouvé sur les lieux du meurtre d’Irmgard Muller et de Gilles Politi.

Mais le fichier national automatisé des empreintes génétiques, créé en 1998, et qui va s’enrichir d’année en année, ne contient que les ADN de personnes condamnées. François Vérove n’y a jamais figuré.

Dans la très longue enquête de Nathalie Turquey, la relecture d’un des crimes de François Vérove va s’avérer déterminante : l’épisode de la boum, en 1987, au cours duquel un dénommé “François”, qui a “fait des colos dans la gendarmerie”, portant une arme et exhibant une carte tricolore, a violé une fillette. La juge relie cette affaire aux crimes du Grêlé et concentre ses recherches sur des gendarmes ayant été stationnés à Paris en 1987, et correspondant à d’autres critères, dont l’âge approximatif et le groupe sanguin du meurtrier. De recoupement en recoupement, les enquêteurs ont établi une liste de 750 noms de gendarmes ou d’anciens gendarmes, qu’ils ont commencé à convoquer pour un prélèvement d’ADN. François Vérove figurait sur cette liste. ✖

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l'épilogue - Page 6 Empty La Double Vie Du “Grêlé”

Message par mimou Dim 21 Aoû - 6:53


SERIAL KILLER
La Double Vie Du “Grêlé”
Gendarme, puis policier, François Vérove a dupé l’institution judiciaire pendant 35 ans. Avant d’être débusqué, en 2021, par une juge méthodique et pugnace. L’histoire vraie de l’un des pires tueurs en série français, qui vivait tranquillement à La Grande-Motte et s’est suicidé en septembre dernier au Grau-du-Roi.

Il y avait François Vérove. Un bon mari. Un père exemplaire. Un gentil voisin. Un ex-gendarme de la prestigieuse Garde républicaine, devenu un policier et un syndicaliste apprécié par ses collègues. Un conseiller municipal dévoué dans sa commune de Prades-le-Lez. Un retraité pépère à La Grande-Motte. Un type un peu réac, qui aimait l’ordre, l’argent et le confort. Mais tellement “sympathique”, “génial” et “avenant”, diront ceux qui l’ont connu dans l’Hérault.

Et puis il y avait Elie Lauringe, dit “le Grêlé”. Un beau gosse en tenue décontractée qui fumait, lisait des BD sado-maso, s’exprimait très poliment, circulait à bord d’une Volvo blanche, et se faisait passer pour un policier ou un gendarme avant de voler, agresser, violer ou tuer ses victimes, enfants ou adultes. Le criminel pédophile qui a violé et assassiné la petite Cécile Bloch, 11 ans, en 1986, dans le sous-sol d’un immeuble parisien. L’auteur sadique du double homicide d’une jeune baby-sitter allemande, Irmgard Muller, et de son patron Gilles Politi, au domicile de ce dernier, en 1987. Le violeur en série de plusieurs fillettes, adolescentes et jeunes femmes de 1986 à 1994 en région parisienne. Six viols et trois meurtres lui sont attribués avec certitude. Mais selon les journalistes d’investigation Brendan Kemmet et Stéphane Sellami, la juge d’instruction Nathalie Turquey, qui a débusqué le tueur, et les limiers de la brigade criminelle, enquêtent encore, après sa mort en septembre 2021, sur 31 faits commis entre 1983 et 1994, qui pourraient lui être imputés. Dont neuf homicides. Ce qui ferait du paisible retraité de La Grande-Motte l’un des pires tueurs en série français.

“Je viens de me suicider”

“Bisous, au revoir chérie”. Le 27 septembre 2021, vers 18h, François Vérove enfourche son vélo à assistance électrique et quitte le quartier résidentiel des Goélands, à La Grande-Motte, où il vit avec son épouse Isabelle. Trois jours plus tôt, elle a reçu un appel de la PJ de Montpellier, pour “une enquête criminelle rouverte sur des viols et homicides en région parisienne”. François a noté le rendez-vous, sans sourciller, et n’a rien changé à leur quotidien. Balade au bord de la mer, nettoyage d’un de leurs deux studios loués sur Airbnb… Un ami les invite à la Fête des lumières, à Lyon : il accepte avec enthousiasme et note le rendez-vous, pour le mois de décembre. Le 27, il se met aux fourneaux pour accueillir une amie du couple, puis part “accueillir des locataires” dans un studio. Et disparaît. Son épouse, inquiète, alerte la gendarmerie. Deux jours plus tard, gendarmes et pompiers forcent la porte d’un petit meublé au 32 rue de la Rotonde, au Grau-du-Roi, loué par le retraité. Son corps gît, sans vie, sur un matelas. François Vérove, 59 ans, s’est donné la mort en absorbant une surdose de Tramadol, un puissant antidouleur. Sur la hotte, un mot clair et précis : “Mon nom est François Vérove, je viens de me suicider. En cas de coma, ne pas tenter de me réanimer, merci”. Dans une enveloppe près de son corps, une enveloppe kraft pour son épouse, Isabelle.

“Il me fallait détruire, salir, tuer”

“Ma chérie, je vais t’expliquer pourquoi j’ai dû partir”, écrit Vérove. “Tu m’as connu en 1984, jeune gendarme. Tu avais pu déjà déceler quelques difficultés que je cachais. En fait, je traînais une rage folle qui a fait de moi un criminel. Par périodes, je n’en pouvais plus et il me fallait détruire, salir, tuer quelqu’un d’innocent.” Selon lui, “ce n’est qu’en 1997” qu’il a pu, après une psychothérapie, “être libéré de ces profondes obsessions”. “Cela a cassé mon instinct de mort, car en tuant des innocents, c’étaient mes propres souffrances d’enfant que je tuais inconsciemment”, écrit-il. “Afin d’éviter un procès qui aura des conséquences sur vous, j’ai pris la décision de partir.” Le serial-killer “ne sollicite aucun pardon parce que tout ceci est impardonnable”. Puis conclut : “Je vous aime plus que tout au monde et déteste le criminel que j’ai été.” Sa femme et ses deux enfants sont sous le choc. Ils n’ont rien vu, rien senti, rien soupçonné. Pas plus que tous ceux qui l’ont côtoyé tout au long d’une vie en apparence ordinaire.

Fan de “Cannibal Holocaust”

Ses “souffrances d’enfant”, François Vérove les a traversées dans la petite ville cossue de Marcq-en-Baroeul, dans la banlieue de Lille. Fils unique, né en 1962 à Gravelines, dans le Nord, l’enfant perd sa mère, enceinte, d’une mauvaise grippe quand il a 10 ans. Envoyé chez une grand-mère, le petit François revient vivre quelques années plus tard dans la maison familiale. Son père, qui travaille aux PTT, s’est remarié avec une collègue, et l’oblige à l’appeler “maman”. L’ado doit céder sa chambre aux deux filles de la nouvelle épouse de son père, ce qu’il vit mal. Le jeune Vérove, qui ne trouve pas sa place dans sa nouvelle famille, traîne son mal-être. Un soir, il propose à une amie de se suicider ensemble (1). Un de ses amis racontera que le jeune François est un fan de films d’horreur, dont le très gore “Cannibal Holocaust” (2), un classique du genre, ultra-violent. Sa passion : la moto. Peu assidu au lycée, le jeune homme veut s’émanciper au plus vite et travaille en usine, puis se cherche une nouvelle famille dans l’armée, en passant son service militaire dans la gendarmerie, dans le Vaucluse.

Premier viol pédophile

Quand sa future femme, jeune étudiante à la fac de Lille, fait sa connaissance, dans une discothèque du Nord, François Vérove est un jeune gendarme de 22 ans, qui porte beau, et vient d’être reçu à la prestigieuse Garde républicaine, où il a appris à monter à cheval. Coup de foudre. Les deux jeunes gens se marient en 1985 – lui en uniforme –, et s’installent ensemble dans un studio à la caserne parisienne des Célestins. Cavalier “taciturne et solitaire”(3), selon un de ses camarades de l’époque, le gendarme Vérove reste à l’écart des autres. En février 1986, il rempile pour deux ans à la Garde républicaine. Deux mois plus tard, un lundi, vers 8h du matin, la petite Sarah, 8 ans, qui habite un immeuble du XIIIe arrondissement, sort de chez elle, et monte dans l’ascenseur, seule, pour aller à l’école. Un homme en jean et blouson de cuir s’y trouve déjà. Elle appuie sur le “0”, mais l’ascenseur descend directement au quatrième sous-sol. L’homme la pousse sur un matelas, l’attache, l’étrangle avec un foulard et la viole. L’enfant survit. Bien des années plus tard, l’ADN parlera : c’est la première victime connue et identifiée de François Vérove, qui n’est pas encore “le Grêlé”.

Naissance du “Grêlé”

“Le Grêlé” : c’est le surnom qui lui sera donné un mois plus tard par le quotidien France Soir après le viol et le meurtre de Cécile Bloch. Un lundi, vers midi, les parents de la fillette de 11 ans s’inquiètent. Elle ne s’est pas rendue au collège. On découvrira son corps sans vie, violé et dénudé, sous un bout de moquette, au 3e sous-sol de l’immeuble où vit la famille, dans le XIXe arrondissement. L’enfant a été étranglée et poignardée. Plusieurs personnes ont vu l’assassin. Sept témoins, dont les parents et le demi-frère de la victime, ont croisé dans le monte-charge de l’immeuble, sur une durée de près d’une heure, un homme assez grand en tenue décontractée, jean et chaussures de sport. Un jeune homme de 20 à 25 ans très poli, voire “obséquieux”. Tous garderont gravé en eux, à tout jamais, son visage marqué par des traces d’acné ou de variole. Des boutons sans doute passagers, car on n’en trouve aucune trace sur les photos de François Vérove, y compris à l’époque, et sa femme n’en a aucun souvenir… Mais pour tous, et pour longtemps, il sera “le Grêlé”. Les policiers de la brigade criminelle qui prennent l’enquête ne le savent pas encore : l’énigme de ce tueur sadique et pervers au culot d’acier va les obséder, eux et leurs successeurs, pour les 35 années qui suivent.

“Un caractère équilibré”

Tandis que son portrait-robot s’étale à la une des journaux, Vérove, insoupçonnable, poursuit sa vie de gendarme. Une semaine après le meurtre de Cécile, le garde républicain passe avec succès son diplôme d’aptitude technique, option motocycliste. Le lendemain, un homme correspondant au signalement du Grêlé suit des fillettes dans la cour de leur immeuble, s’exhibe et se masturbe, puis s’enfuit. En juin, le commandant de son escadron rend son rapport sur le garde Vérove : “courtois, dévoué, travailleur”, un “bon camarade faisant preuve d’un caractère équilibré” (3). Vérove est admis dans le corps des officiers de carrière. Cet été 1986, Marlène, 8 ans, croise un homme dans l’ascenseur de son immeuble. L’inconnu lui retire sa culotte, lui impose une fellation et tente de la pénétrer. Un viol dont l’auteur, toujours recherché, est probablement le garde républicain Vérove.

“François” s’invite à une boum

Le gendarme modèle connaît des déconvenues. En octobre, il échoue aux épreuves de contrôle pour intégrer l’escadron motocycliste. Puis il est hospitalisé pour une hernie discale, et enchaîne, au début de l’année 1987, périodes d’arrêt maladie et d’hospitalisation. Le 1er avril, un curieux intrus s’incruste dans une boum d’ados, dans le XIe. L’homme, qui se présente comme un policier, mais montre une carte de gendarmerie, prétend que des voisins se sont plaints du bruit, et s’immisce pendant deux heures, allant jusqu’à passer des disques et faire la vaisselle. Il porte une arme dans un holster, dit s’appeler “François”, et avoir fait des colos de la gendarmerie. Après le départ de la plupart des enfants, il dénude et viole la jeune Jennifer, 11 ans, puis part au volant de la R5 familiale. Le lendemain, “François”, au volant de la R5, fait monter dans la voiture une adolescente de 16 ans, croisée sur une route déserte à Roissy-en-Brie. La voiture s’embourbe. L’agresseur prend la fuite. À l’époque, personne ne fait de lien avec le Grêlé. Mais 30 ans plus tard, l’épisode de la boum se révélera capital pour l’enquête (voir p. 27).

Le double meurtre d’Elie Lauringe

Fin avril 1987, tout juste sorti de sa période de convalescence, François Vérove commet un double meurtre. Ce bon nageur a rencontré à l’automne précédent, probablement à la piscine qu’elle fréquentait régulièrement, une jeune Allemande, Irmgard Müller, 20 ans. La jeune femme, très libérée, collectionne les conquêtes masculines et leur attribue des commentaires dans un carnet. Peu flatteurs pour François Vérove, qui se fait appeler Elie Lauringe : “pas terrible, nul”. Le 29 avril, la jeune étudiante, qui travaille comme baby-sitter, est retrouvée chez ses employeurs, en culotte, attachée par les bras à un lit d’enfant superposé, comme crucifiée. Elle a été étranglée et égorgée avec un couteau de cuisine. Son patron Gilles Politi, 38 ans, mécanicien à Air France, gît nu dans son lit, bras et jambes attachés dans le dos, étranglé selon la technique du “garrot espagnol”, un tisonnier ayant été utilisé pour faire levier. Les deux suppliciés portent des traces de brûlures de cigarette. La veille, des témoins ont vu Irmgard se disputer dans un square avec un jeune homme à l’allure négligée. L’homme passe la nuit avec la jeune femme, a un rapport sexuel avec elle, puis se présente le lendemain matin chez les Politi. Une crise de jalousie contre l’employeur, qui était l’un des amants d’Irmgard ? Vérove s’est acharné sur ses deux victimes avec une rare sauvagerie.

Un “policier” voleur et violeur

Dans les mois qui suivent, plusieurs femmes et adolescentes sont agressées par un “policier” qui présente une carte tricolore, prétend mener une enquête, et attache ses victimes avant de les violer. Le 27 octobre, Marianne, 14 ans, rentre chez elle pour déjeuner dans le XIVe arrondissement. Un beau jeune homme très poli monte avec elle dans l’ascenseur, puis sort une carte tricolore et exige ses papiers. Il la suit chez elle, puis brandit une arme, l’attache avec des fils électriques, lui annonce qu’il est un voleur et dérobe des objets dans l’appartement. Il oblige sa victime à se déshabiller et la viole. Marianne va dessiner un portrait-robot de son agresseur : il sera reconnu par une étudiante allemande de 26 ans, Andréa, agressée et violée de la même manière. Son dessin ressemble de façon frappante au gendarme François Vérove. Mais à l’époque, les enquêteurs recherchent un faux policier, pas un vrai gendarme…

“Dans le contrôle, 24h sur 24”

En 1988, François Vérove quitte la gendarmerie avec des appréciations peu flatteuses, et entre à l’école de police. Le couple a eu son premier enfant, une fille. Le policier Vérove est affecté comme gardien de la paix à Nanterre. Le couple s’installe, avec son nouveau-né, dans un logement social à Chatenay-Malabry, période pendant laquelle il emploie une fille au pair allemande… envers laquelle Vérove n’aura aucun geste déplacé. Un garçon naît en 1991. Pendant cette période, aucun crime n’est attribué formellement au Grêlé. En octobre 1991, un “policier” armé agresse deux fillettes de 10 ans dans l’ascenseur de leur immeuble à Nanterre et impose une fellation à l’une d’elles. En 1992, Vérove suit un stage à Rungis pour devenir motocycliste dans la police. Un autre stagiaire décrit “un type un peu hautain, paternaliste et moralisateur” (4), quelqu’un “dans le contrôle, 24 h sur 24”. Un gars “plein de culot”, aussi, qui met son calot dans son étui vide pour faire croire qu’il a son arme de service et dissimule une fracture de la main pour obtenir son diplôme. Vérove intègre l’équipe de motards des Hauts-de-Seine et devient délégué du syndicat Alliance. Les Vérove font construire une maison à Longperrier, en Seine-et-Marne, dans un nouveau lotissement. Bon bricoleur, François Vérove est un voisin serviable, qui n’hésite jamais à donner un coup de main à moins bricoleur que lui.

Dernière victime ?

En juin 1994 survient l’ultime agression formellement attribuée au Grêlé. Dans l’après-midi, la petite Ingrid, 11 ans, est abordée sur un chemin isolé de Seine-et-Marne par François Vérove, au volant de sa Volvo blanche familiale. Se présentant comme un policier, il prétend que le chemin est interdit, lui demande ses papiers d’identité, puis menotte l’enfant et la fait monter dans sa voiture. Il l’entraîne dans l’Essonne, à 60 km de là, où il la fait entrer dans un bâtiment à l’abandon, l’ancienne ferme du Val-d’Enfer à Saclay. Là, il lui montre une bande dessinée sado-maso, la force à se déshabiller et la viole sur un lit qu’il a recouvert d’un drap. Laissée seule, la jeune victime s’enfuit, sous le choc. La même année, François Vérove tombe en dépression et suit une psychothérapie. À cause de son enfance et d’un conflit avec son père qui le déshérite, explique-t-il à son épouse…

Ses années à Montpellier

Et c’est fini : le Grêlé ne fait plus parler de lui. François Vérove poursuit sa carrière de flic et de syndicaliste. En 1999, passé brigadier, il intègre le commissariat d’Asnières. Puis part deux ans plus tard dans les Bouches-du-Rhône, où il devient le délégué de son syndicat pour la région Paca. En 2010, pour passer brigadier-chef, il se fait muter à la compagnie motocycliste de l’Hérault, à Montpellier. “C’était un flic sympa, pour certains il était même l’un des meilleurs chefs d’unité qu’ils aient jamais eu”, confie un policier de Montpellier à La Gazette. “Toujours la banane à travers la figure”, le décrit un de ses anciens supérieurs (5), qui le surnommait “Fernandel, à cause des dents et du sourire”. Après un grave accident de moto, il est affecté à un poste plus sédentaire, où il suit des affaires concernant des mineurs. En 2014, François Vérove est élu conseiller municipal à Prades-le-Lez, où le couple s’est installé. La même année, la juge d’instruction Nathalie Turquey reprend à zéro l’enquête sur l’affaire du Grêlé. Le 24 septembre 2021, à 16h, le téléphone sonne chez François Vérove. Le Grêlé sait qu’il vient d’être rattrapé par son passé.

Henri Frasque

(1) BFMTV, le 4 octobre 2021

(2) Le Parisien du 24 octobre 2021

(3) “Le Grêlé, le tueur était un flic”, de Patricia Tourancheau, Seuil 2022

(4) Paris-Match du 14 octobre 2021

(5) Midi Libre, 7 octobre 2021

mimou
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l'épilogue - Page 6 Empty a-t-il-rejoue-les-scenes-d-un-film-d-horreur

Message par mimou Ven 19 Aoû - 10:18

https://www.republicain-lorrain.fr/faits-divers-justice/2021/11/22/affaire-du-grele-francois-verove-a-t-il-rejoue-les-scenes-d-un-film-d-horreur

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Message par mimou Ven 19 Aoû - 10:15

https://lincorrect.org/affaire-verove-une-victime-presumee-nous-contacte-lincorrect/

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Message par mimou Ven 19 Aoû - 10:11

https://www.haoui.com/newsletter/2022/aout09/tueurs/index.html

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Message par mimou Mer 17 Aoû - 8:44

https://www.youtube.com/results?search_query=qui+a+tu%C3%A9+c%C3%A9cile+bloch+

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Message par mimou Mer 17 Aoû - 8:42

https://www.youtube.com/results?search_query=francois+verove

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Message par mimou Mer 17 Aoû - 8:40

https://www.youtube.com/results?search_query=le+gr%C3%AAl%C3%A9

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l'épilogue - Page 6 Empty LE "GRÊLÉ" DÉMASQUÉ ! RETOUR SUR UNE TRAQUE FOLLE

Message par mimou Mar 16 Aoû - 10:46

https://www.youtube.com/watch?v=CVHmHzPBPUM

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l'épilogue - Page 6 Empty Le Grele" Discovered 35 Years Later

Message par mimou Lun 15 Aoû - 16:52

https://www.youtube.com/watch?v=U3EYqlxBztA&t=1146s

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Message par mimou Lun 15 Aoû - 14:25

Affaire du Grêlé : le témoignage stupéfiant de la femme du tueur en série






Le 16 décembre 2021, le podcast Code Source du Parisien revient sur l'affaire du Grêlé, résolue suite à la mort de François Vérove en septembre 2021. Ils dévoilent les confidences de sa femme, Valérie, lors de son interrogatoire à la police.

Écrit par
Stacie Arena
Publié le 16/12/2021 à 9h27, mis à jour le 16/12/2021 à 10h41
Un gendarme a priori sans histoire. Le 29 septembre 2021, un homme du nom de François Vérove est retrouvé mort dans un logement du Grau-du-Roi dans le Gard. Après l'analyse ADN de ce père de famille de 59 ans, les gendarmes tombent des nues : il s'agit d'un tueur en série recherché par la police depuis plus de 35 ans pour meurtre, séquestration et viol, surnommé "le Grêlé". Le 16 décembre 2021, nos confrères du podcast Code Source, diffusé par Le Parisien, reviennent sur ce cold case résolu après trois décennies de mystère et évoquent la réaction de Valérie Vérove, la femme du tueur. En septembre, lorsqu'elle apprend que son mari s'est donné la mort, cette mère de famille est dans l'incompréhension la plus totale. Comme elle le confie aux enquêteurs, son mari avait tout du père de famille exemplaire, qui n'aurait jamais fait de mal à quiconque.

Des "pulsions grandissantes" et un "instinct de mort"
Pendant 37 ans, Valérie Vérove ne s'est douté de rien. "Il était d'un naturel calme et assez pudique. C'est un homme qui adorait faire la cuisine", a-t-elle confié aux enquêteurs. "Elle décrit un homme ni violent, ni éruptif, un homme d'humeur égale", ajoute Le Parisien. En 1996, François Vérove fait une grosse dépression qui va durer plusieurs années. "Les pompiers sont arrivés à la maison", explique l'épouse du criminel. Il sera hospitalisé pendant un mois et suivi ensuite par plusieurs psychologues. Dans la lettre laissée le jour de son suicide, le tueur en série explique que cette psychothérapie lui aura "cassé [son] instinct de mort".


Interrogée sur le père de ses deux enfants, Valérie Vérove affirme qu'elle n'a jamais vu de comportement étrange chez son compagnon gendarme, ni même de changement de tenues intempestif, excès de violence ou quelconque marque sur sa peau. Ses enfants, eux non plus, n'auraient jamais soupçonné leur père de tels crimes. Le 24 septembre 2021, François Vérove reçoit un appel de la police judiciaire de Montpellier qui le convoque pour un prélèvement ADN. Un rendez-vous qu'il n'honorera jamais puisque cinq jours plus tard, quelques heures avant le rendez-vous, le gendarme se donne la mort. Dans une lettre, il explique avoir des "pulsions grandissantes" et un "besoin de tuer pour effacer la rage qu’il a en lui". Il conclut : "Je vous aime plus que tout au monde, je déteste ce criminel que j’ai été..."


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l'épilogue - Page 6 Empty Affaire du Grêlé : de nouvelles victimes attribuées au tueur en série ?

Message par mimou Lun 15 Aoû - 14:20

Affaire du Grêlé : de nouvelles victimes attribuées au tueur en série ?


François Vérove, plus connu sous le nom du Grêlé, est accusé d'avoir commis six viols et quatre meurtres dans les années 1980 et 1990. Cependant, le vendredi 19 novembre 2021, de nouvelles révélations pourraient bien bouleverser le cours de l'enquête. Selon les informations du Parisien, ce dernier pourrait être mêlé dans 28 autres affaires.



Le jeudi 30 septembre 2021, un nouveau rebondissement retentissait dans l'affaire du Grêlé. L'ex-gendarme, François Vérove, était bel et bien le tueur en série recherché depuis plusieurs décennies. Malheureusement après une longue traque, l'homme de 59 ans s’était suicidé en avalant des médicaments, dans la nuit du 28 au 29 septembre 2021 au Grau-du-Roi dans le Gard. L'ancien policier avait laissé une lettre dans lequel il reconnaissait être la personne recherchée depuis plus de 35 ans. "Je reconnais être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu'à la fin des années 1990", avait-il écrit selon les informations du Parisien.

Dans les années 1980 et 1990, un tueur en série avait semé la terreur dans tout l'Hexagone. À l’époque, François Vérove, connu sous le nom du Grêlé, était recherché pour six viols et quatre meurtres commis entre 1983 et 1994. Pourtant, sa vérité avait été tout autre. Dans un long courrier d'aveux, il avait expliqué avoir "cess[é] de semer l'horreur en 1997 en suivant une thérapie", comme l'avaient, une nouvelle fois, rapporté les journalistes du Parisien, samedi 2 octobre 2021.


Le début d'une longue série de découvertes ?
Après ces terribles révélations, plusieurs dossiers de meurtres et de viols, non élucidés et commis entre 1994 et 1997, ont été rouverts par les enquêteurs. Vendredi 19 novembre 2021, nos confrères du journal le Parisien ont dévoilé que François Vérove pourrait être mêlé à différentes affaires criminelles remontant à des dizaines d'années, entre 1980 et 1990. Depuis l'identification du Grêlé grâce au prélèvement génétique, le nom de l'ancien agent de police était visé dans six affaires. Cependant, les enquêteurs ont quelques doutes concernant le nombre de victimes du Grêlé. Ces derniers pensent que François Vérove pourrait en réalité avoir fait au moins 28 victimes. Les investigations suivent leur cours.

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l'épilogue - Page 6 Empty les récits glaçants des agressions et du mode opératoire de l'ex-gendarme

Message par mimou Lun 15 Aoû - 14:17

Affaire du "Grêlé" : les récits glaçants des agressions et du mode opératoire de l'ex-gendarme

35 ans après son premier crime, l'identité du "Grêlé", tueur et violeur, a été découverte. L'ancien gendarme François Vérove, autour duquel l'étau se resserrait, s'est suicidé dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2021, et a adressé une lettre d'aveux à sa femme. Dans le podcast Code Source, publié par Le Parisien le vendredi 8 octobre 2021, des journalistes du quotidien sont revenus sur les faits, datant des années 1980 et 1990. Sa première victime a été Cécile Bloch, une jeune fille de 11 ans tuée le 5 mai 1986. "Elle a été étranglée, violée, frappée de plusieurs coups de couteau", apprend-on dans l'émission. Le meurtrier s'est fait remarquer par des voisins : "Ce jour-là, dans cette résidence, il y a plusieurs personnes qui vont croiser un homme qui a un comportement un peu malaisant, un peu gênant dans l’ascenseur, qui fait des allers-retours, qui a l’air de faire des repérages. Le propre demi-frère de Cécile Bloch va le croiser dans l’ascenseur." Ces rencontres ont permis de dresser un portrait-robot précis, dans lequel on voit sa peau abîmée, qui lui a donné son surnom.


Le même mode opératoire
Près d'un an plus tard, François Vérove utilise "un peu le même mode opératoire" avec Sarah, 8 ans. "Il monte dans un ascenseur, la petite Sarah part à l’école, c’est le matin, il est un peu plus de 8 heures. Il la conduit jusqu’au sous-sol de l’immeuble, il la viole et il la laisse pour morte dans le sous-sol", relatent nos confrères. La jeune Parisienne se réveille un quart d'heure plus tard, a "défait les liens qui enserraient ses poignets", puis reconnait son agresseur sur le portrait-robot dressé suite au meurtre de Cécile Bloch.

Avec le viol de Marianne, 14 ans, le 27 octobre 1987, un véritable mode opératoire élaboré se dessine. "Il va présenter une carte à la victime, il va d’ailleurs prétendre travailler sur un trafic de stupéfiants dans le quartier, relatent nos confrères. Il présente cette carte tricolore." Sept ans plus tard, le 29 juin 1994, c'est au tour d'Ingrid, 11 ans, de croiser le faux policier : "Il s’est fait passer pour un policier, il lui a demandé ses papiers, elle n’en avait pas. Il lui a dit : ‘Je vais t’emmener au commissariat.’"

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l'épilogue - Page 6 Empty l'ex-gendarme avait mis en scène son départ

Message par mimou Lun 15 Aoû - 14:13

François Vérove s'est suicidé le 27 septembre 2021, avant que les enquêteurs ne découvrent qu'il s'agissait du Grêlé, un tueur en série recherché depuis des décennies. Lundi 6 décembre, Le Parisien révèle que l'ex-gendarme avait mis en scène son départ.

Écrit par
Alexandra Tizio
Publié le 6/12/2021 à 21h05, mis à jour le 6/12/2021 à 21h45
L'affaire du "Grêlé" fait froid dans le dos. Depuis les années 1980, le mystère planait autour de l'identité de ce tueur en série. Puis, jeudi 30 septembre 2021, coup de théâtre. L'ADN prélevée sur les scènes de crime permet d'identifier l'assassin et violeur recherché : il s'agit d'un ex-gendarme et policier, prénommé François Vérove. La veille de cette découverte, l'ancien flic avait été retrouvé mort au Grau-du-Roi, près de Montpellier (Hérault). Une enquête du Parisien, publiée lundi 6 décembre 2021, révèle que ce père de famille avait préparé son suicide. Le jour où François Vérove s'est donné la mort remonte au lundi 27 septembre 2021. Aux alentours de 18 heures, il quitte sa maison située dans le quartier résidentiel des Goélands à La Grande-Motte. Son épouse et ses enfants pensent qu'il doit accueillir des locataires Airbnb dans leur studio. Lorsque sa femme rentre à leur domicile à 19h30, il est absent. Elle tente de le joindre sur son téléphone portable, en vain. Dès le vendredi 24 septembre 2021, François Vérove savait qu'il serait démasqué. En effet, la PJ de Montpellier avait tenté de le joindre sur son ancien numéro, utilisé par sa femme. "Je lui ai répété les termes que le commandant avait utilisés 'Il y a une enquête rouverte, on convoque tous les anciens gendarmes pour des faits qui avaient eu lieu entre 1986 et 1992.' Il a appelé immédiatement", rapporte-t-elle. François Vérove a finalement pris rendez-vous pour le mercredi 29 septembre à 17 heures.


"Ma chérie, je vais t’expliquer pourquoi j’ai dû partir"
Le lendemain de la disparition de François Vérove, sa famille découvre sur son ordinateur que l'accueil des locataires Airbnb avait été inventé de toutes pièces. "Là on a compris que François avait fait un truc, qu’il nous avait menti, qu’il y avait un truc bizarre", confie son épouse au Parisien. Le 29 septembre 2021, son fils apprend qu'il a réservé un appartement au Grau-du-Roi, dans le Gard. Les gendarmes, alertés par la famille, découvrent le corps sans vie de leur ex-collègue, qui avait avalé des médicaments. François Vérove avait laissé deux messages sur la hotte de la cuisine : "SUICIDE VEUILLEZ APPELER le 17 (Gendarmerie)", est-il écrit sur la première feuille. "Le 27/09/2021. Mon nom est François VEROVE. Je viens de me SUICIDER, EN CAS DE COMA NE PAS TENTER DE ME REANIMER, MERCI", est-il indiqué sur la seconde, avec sa carte d'identité accrochée.

L'ex-gendarme avait également déposé une lettre destinée à son épouse, dans laquelle il explique son geste : "Ma chérie, je vais t’expliquer pourquoi j’ai dû partir [...] Tu m’as connu en 1984, jeune gendarme. Tu avais pu déjà déceler quelques difficultés que je cachais. En fait, je traînais une rage folle qui ont (sic) fait de moi un criminel. Par périodes, je n’en pouvais plus et il me fallait détruire, salir, tuer quelqu’un d’innocent", confesse-t-il. François Vérove évoque des "pulsions grandissantes", revient sur l'épisode dépressif qu'il a traversé, sans révéler qu'il se cache derrière le "Grêlé".

À lire aussi : Affaire du "Grêlé" : les récits glaçants des agressions et du mode opératoire de l'ex-gendarme

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Affaire du Grêlé : le témoignage stupéfiant de la femme du tueur en série

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l'épilogue - Page 6 Empty qui-etait-le-tueur-en-serie-francois-verove

Message par mimou Lun 15 Aoû - 10:35

https://www.dna.fr/faits-divers-justice/2021/10/01/affaire-du-grele-qui-etait-le-tueur-en-serie-francois-verove

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l'épilogue - Page 6 Empty le mystère de la piste «Élie Lauringe», une des fausses identités du tueur en série

Message par mimou Lun 15 Aoû - 9:14

RécitFaits divers
Affaire du «Grêlé» : le mystère de la piste «Élie Lauringe», une des fausses identités du tueur en série
Son identité a été découverte fin septembre 2021 : il s’agissait de François Vérove. Mais depuis 1987, dans l’espoir de remonter jusqu’au «Grêlé», la brigade criminelle multipliait les investigations pour comprendre pourquoi il s’était présenté avec ce nom à une de ses victimes. Une enquête qui les a menés jusqu’en Israël, sans succès.
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Irgmard Müller, étudiante allemande tuée en 1987, avait sans doute eu une liaison avec son assassin. Il s'était présenté sous le nom d'Élie Lauringe. DR
Irgmard Müller, étudiante allemande tuée en 1987, avait sans doute eu une liaison avec son assassin. Il s'était présenté sous le nom d'Élie Lauringe. DR
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Par Denis Courtine
Le 20 décembre 2021 à 06h30
« Connaissez-vous Élie Lauringe ? » Ce n’était même plus une question, c’était un mantra. Une sorte d’invocation des enquêteurs de la brigade criminelle qui, pendant près de trente-cinq ans, se sont accrochés à cette identité, persuadés qu’elle allait leur livrer un indice susceptible de démasquer « le Grêlé ». Ce prénom et ce nom, c’est ceux que le tueur en série a donnés à une étudiante allemande, Irgmard Müller, quelques jours avant de la supplicier. François Vérove, qui s’est donné la mort le 29 septembre 2021, l’a assassinée, ainsi que le père de famille pour qui elle travaillait, en avril 1987, dans le quartier du Marais à Paris.

À partir de cette date, les policiers ont demandé à des centaines de personnes si elles connaissaient Élie Lauringe. Les victimes survivantes du Grêlé, les proches, les témoins et les innombrables suspects ont donné invariablement la même réponse : « non ». Une piste qui n’a jamais abouti et qui a toujours fasciné. Qui est Élie Lauringe ? S’agit-il d’une anagramme ou d’un jeu de mots ? Une référence littéraire ?

Qu’en dit la veuve de François Vérove ?
Le 1er octobre 2021, la juge d’instruction, Nathalie Turquay, et deux policiers de la brigade criminelle entendent la veuve du tueur en série. Si elle ignore manifestement tout de la double vie sordide de son époux, elle dispose sûrement d’informations précieuses le concernant. « Le nom d’Élie Lauringe vous dit-il quelque chose ? », lui demande-t-on. « Pas du tout », avoue celle qui a pourtant vécu avec le Grêlé pendant près de quarante ans. On ne sait toujours pas ce qui a traversé l’esprit de François Vérove quand il a donné cette fausse identité.

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«Ma chérie, je vais t’expliquer» : nos révélations sur les derniers jours du «Grêlé» et sa lettre d’adieu
Quand Gilles Politi et Irgmard Müller sont retrouvés morts dans des conditions effroyables, les enquêteurs s’intéressent très vite au carnet d’adresses de la jeune fille au pair de 19 ans. Ils y découvrent une étrange liste. Il s’agit des amants de l’étudiante. Trente noms suivis parfois d’une adresse et même d’un commentaire sur la performance sexuelle de l’intéressé. L’assassin, qu’une voisine a entendu entrer sans effraction dans l’appartement, est sans doute l’un d’entre eux.

Toute la liste est épluchée. Chaque amant est retrouvé, entendu et innocenté. Sauf deux. L’un est parti vivre au Maghreb. Il sera blanchi plus tard. Mais c’est le dernier nom couché sur la liste qui intéresse beaucoup les enquêteurs. Car c’est un fantôme. Impossible d’avoir une quelconque information sur cet Élie Lauringe. On sait juste, d’après les notes de l’étudiante allemande, qu’il habiterait au 6 rue Rubens à Paris (XIIIe) et qu’il est un piètre amant. C’est le début d’une piste qui a toujours mené au néant.

Israël et la Légion étrangère appelés à la rescousse
On croise d’abord tous les fichiers de l’administration française. Rien. Il n’y a pas d’Élie Lauringe en France. À l’étranger alors ? Mais comment chercher ? Peut-être est-il juif, comme le laisserait éventuellement penser l’usage du prénom ? Le Grêlé est-il parti vivre en Israël ?

En 2015, par le biais d’Interpol, la brigade criminelle adresse une demande de coopération aux autorités israéliennes. La réponse tombe : personne ne répondant à ce nom ne vit dans le pays. Les enquêteurs n’abandonnent pas pour autant cette piste. Une réquisition judiciaire est envoyée à la Légion étrangère. Pas d’Élie Lauringe ou même Loringe ou Louringe.


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Évidemment, ils font également, juste après le double meurtre, des recherches sur l’adresse. Le 6 rue Rubens n’existe déjà plus. Ou plutôt, tout a été démoli et reconstruit. Avant cela, l’endroit correspondait à la cité des Gobelins avec, notamment, un immeuble. Les policiers fouillent alors l’histoire du bâtiment détruit. Ils trouvent bien un Élie, mais il ne porte pas le même nom de famille et il est de toute façon inconnu des services fiscaux. En clair, il est sans doute décédé.

PODCAST. Le « Grêlé » : ce que la femme du tueur en série a dit à la juge


Et si le suspect avait été logé chez cette Madame Lévy, qui a vécu pendant près de cinquante ans au 5, rue Rubens ? En plus, il y avait un Lévy dans le carnet d’adresses de l’étudiante… En 2015, la vieille dame est retrouvée et auditionnée. Non, encore une fois, cela ne lui dit rien. Personne ne semble connaître Élie Lauringe.

Si les policiers font chou blanc, le grand public s’intéresse aussi à cette piste. Informé par la presse, il se passionne pour ce fantôme mais soumet des hypothèses la plupart du temps abracadabrantes. Les nombreux courriers de dénonciation écrits par des gens persuadés de connaître l’identité du Grêlé sont souvent étayés à la lumière d’une anagramme d’Élie Lauringe. Et tant pis si les lettres ne correspondent pas exactement.

La piste singulière de l’écrivain russe
Pour coincer le Grêlé, les enquêteurs tentent également d’explorer une piste très singulière, quasi romanesque, où l’identité d’Élie Lauringe sera une nouvelle fois évoquée. Elle est liée à l’agression de trois filles de 13 et 14 ans en novembre 1987 à Paris (VIe). Deux d’entre elles, dans leur immeuble, échappent de peu à un homme qui se présente comme un policier et souhaite les contrôler. Il s’agit très vraisemblablement du Grêlé. Les victimes ont un point commun : elles recevaient depuis quelque temps des courriers anonymes. Le style est littéraire. Et pour cause – on l’apprendra plus tard –, l’auteur a plagié des textes d’écrivains.

Une phrase retient l’attention : « Voilà qu’il me prend l’envie de te violer. » Le corbeau veut correspondre avec les jeunes filles. Et il leur demande une réponse qu’elles doivent déposer au sous-sol d’une librairie du VIe, derrière le roman « Oblomov » de l’écrivain russe Ivan Gontcharov. Bien que sceptiques, les policiers mettent en place un dispositif pour interpeller l’auteur des courriers anonymes. Mais il ne se présentera pas.

François Vérove, dit le Grêlé, n'était pas l'auteur des courriers anonymes adressés à deux jeunes Parisiennes de 13 et 14 ans en 1987.
François Vérove, dit le Grêlé, n'était pas l'auteur des courriers anonymes adressés à deux jeunes Parisiennes de 13 et 14 ans en 1987. DR
Un détective privé, Roger-Marc Moreau, creuse encore plus profond. « Ce criminaliste m’explique sa théorie : Élie est le prénom du héros du roman, Ilya Ilitch Oblomov, raconte la journaliste et spécialiste du Grêlé, Patricia Tourancheau, dans un article paru dans Les Jours. Une traductrice russe nous le confirme : Ilya signifie bien Élie. De plus, la signature manuscrite en cyrillique de Gontcharov se lit, par un Français… Lourages. Pour le privé, Élie Lauringe – ou Louringe – sort tout droit de l’univers du romancier. Irmgard Müller a pu comprendre ce nom à sa façon et mal le retranscrire dans son répertoire. »

Il faudra attendre 2017 pour que cette théorie littéraire s’effondre avec une expertise graphologique réclamée par une juge d’instruction. L’auteur des courriers anonymes était en réalité un camarade de collège des deux jeunes filles. Il n’avait rien à voir avec le faux policier. Il est mort à Londres en 2010, à l’âge de 28 ans.

Une fausse identité aussi dans l’affaire Sophie Narme
Dans l’affaire Sophie Narme également, pour laquelle le Grêlé est toujours soupçonné, le meurtrier a utilisé une fausse identité – mais pas celle d’Élie Lauringe – pour confondre sa proie. Le 4 décembre 1991, le responsable d’une agence immobilière de la rue Lauriston à Paris (XVIe), inquiet de ne pas avoir de nouvelles d’une de ses employées, découvre son cadavre en poussant la porte d’un appartement au 22, rue Manin (XIXe).

Sophie Narme, 23 ans, a été étranglée avec une ceinture. La jeune femme a subi des violences sexuelles. Une plaie à l’arme blanche est constatée au niveau de son thorax. Exactement comme la petite Cécile Bloch. D’où le rapprochement avec le Grêlé.

Le parcours du Grêlé

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Leaflet | © OpenStreetMap contributors
Source : Procès verbaux
Les enquêteurs apprennent que, la veille, un homme avait appelé la jeune employée pour la presser de visiter cet appartement. Les policiers retrouvent cette note écrite par la victime : « DUBOSTE 42436406, 11H, 22, rue Manin. » Duboste, le meurtrier ? Là encore, cela débouchera sur une impasse. Le numéro de téléphone est celui du fax d’une société. Rien à voir.

Et finalement ? Finalement, rien. Personne ne sait. François Vérove, ancien gendarme et policier, a semé des indices bidon durant toute sa carrière criminelle. Contrairement à ce qu’on a cru pendant trente-cinq ans, sa peau n’était pas grêlée. Il se fichait aussi de la photographie, alors qu’il volait des appareils au terme de ses méfaits. Contrairement à ce qu’il disait à certaines de ses victimes, il n’a jamais fait de prison. Et Élie Lauringe n’existait sans doute que dans sa tête.


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Message par mimou Lun 15 Aoû - 8:54

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l'épilogue - Page 6 Empty le nom du gendarme tueur dévoilé au bout de 35 ans

Message par mimou Sam 13 Aoû - 17:24

"Le Grêlé" : le nom du gendarme tueur dévoilé au bout de 35 ans
Série d'été - L'ADN ne ment pas (5/6)
Par Paul Conge
Publié le 13/08/2022 à 6:00

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Trois générations d'enquêteurs de la Crim ont buté sur le cas de ce tueur en série des années 1980-1990. Même si le pédocriminel avait disséminé ses empreintes génétiques sur les scènes de crime, il n'a été débusqué qu'en 2021.
Un matin de mai 1986, dans l’est de Paris, un homme au visage tacheté attrape Cécile Bloch, 11 ans, alors qu’elle part pour l’école. Il emmène la fillette dans les caves de sa résidence. Au 3e sous-sol, il la viole avec une extrême sauvagerie, avant de l’étrangler avec des ficelles. En s’enfuyant, il ne prend pas la peine de nettoyer le sperme répandu sur la vieille moquette.

Pendant trente-cinq ans, son identité restera un mystère. Il écopera d’un surnom : « le Grêlé », à cause de la peau vérolée décrite par des témoins et qui apparaît sur les premiers portraits-robots. Ces derniers constituent le seul outil dont disposent les enquêteurs de la brigade criminelle de Paris pour l’identifier. à l’époque, les fichiers ne sont pas informatisés. De plus, seul le groupe sanguin du tueur (A +) peut être extrait des gouttes de sperme et de sang prélevées. La Crim parvient toutefois à rapprocher cette affaire de l’agression dont a été victime, un mois auparavant, la petite Sarah, 8 ans, séquestrée et violée dans les mêmes conditions. Cette dernière reconnaît son agresseur sur le portrait-robot.

À LIRE AUSSI : Un tueur en série français : "Le Grêlé, c'est vraiment Dr Jekyll et Mr Hyde"

Quelques mois après l’assassinat de sa petite sœur, Luc-Richard Bloch, étudiant en biologie, vient expliquer aux flics du 36, quai des Orfèvres, la découverte de l’analyse génétique par les Britanniques. Toute cellule du corps humain recèle dans son noyau 23 paires de chromosomes où se replie l’ADN en double hélice… Pour que des laborantins puissent extraire cette carte d’identité génétique propre à chaque individu, il suffit d’une goutte de sang, d’un bout de peau, d’un cheveu sur une scène de crime… Impossible de se tromper. Mais la Crim n’y croit pas. « Il y avait des retards extrêmement importants en matière de police scientifique. Alors que, à la même époque, le Royaume-Uni pratiquait des dépistages intensifs par le biais des polices locales, raconte le journaliste Brendan Kemmet, auteur, avec Stéphane Sellami, de la Traque du Grêlé (Robert Laffont, 2022). Et il y avait une défiance de la part de la Crim, qui prétendait être la championne des investigations criminelles. Elle supportait mal les avis extérieurs. »

INTUITIONS CONFIRMÉES
En outre, le sperme récolté sur la scène de crime a déjà été analysé. Luc-Richard Bloch se bat pour en faire extraire sur ce qui reste dans les pièces mises sous scellés (un bout de moquette, les effets personnels de l’écolière). Ses courriers aux magistrats restent lettre morte. En 1993, un juge d’instruction prononce un non-lieu. En juillet 1996, après le meurtre d’une jeune Anglaise de 13 ans dans une auberge à Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine), une gigantesque campagne de prélèvement d’ADN est déclenchée et le grand public découvre que l’ADN permet de « craquer » des affaires criminelles. « Cette technique semblait incroyable, il a fallu du temps pour la maîtriser. On confondait l’ADN nucléaire, mitochondrial… », se souvient Brendan Kemmet.

À LIRE AUSSI : Nordahl Lelandais, Jonathann Daval, "le Grêlé"… Mon ami, ce meurtrier

Le dossier Cécile Bloch est rouvert en avril 1996. La juge Colin demande une expertise des traces restantes de sperme. De l’ADN, le criminel en a beaucoup semé derrière lui. « Il n’était pas spécialement imprudent. À l’époque, il ne pensait simplement pas que fumer une cigarette pourrait permettre son identification » précise le journaliste. Et, en juillet 1996, Olivier Pascal, biologiste au CHU de Nantes, donne enfin aux enquêteurs l’identité génétique du tueur. Celle-ci est ­aussitôt comparée à celle d’autres criminels sexuels. Les policiers du 36 s’aperçoivent alors non seulement que l’ADN retrouvé est le même que l’ADN contenu dans le sperme recueilli près d’Ingrid, une fillette violée dans une ferme désaffectée de l’Essonne en juin 1994 – elle aussi avait reconnu le visage acnéique du portrait-robot – mais aussi qu’il « matche » pour deux autres affaires : le viol de la jeune Marianne, 14 ans, à Paris, par un homme utilisant une carte de policier, et la tentative d’homicide sur Sarah. La preuve par l’ADN vient confirmer les intuitions des enquêteurs.

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En dix ans, le Grêlé a frappé quatre fois. D’autres comparaisons sont lancées avec plus de 1 000 autres agresseurs sexuels connus par la police technique et scientifique, mais leurs traces génétiques ne correspondent pas. Une découverte viendra troubler l’enquête en 2001, lorsque l’ADN du Grêlé est versé au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Cet outil informatique créé trois ans plus tôt rassemble nationalement les profils génétiques de milliers de délinquants.

Et les limiers de la Crim n’en croient pas leurs yeux. Cette fois, l’ADN est identique à celui qui a été prélevé dans un appartement parisien du Marais, théâtre d’un double homicide en avril 1987. Irmgard Müller, jeune fille au pair allemande, avait été retrouvée crucifiée sur son lit, aux côtés de son employeur ligoté, Gilles Politi, tous deux avaient été torturés. « Les enquêteurs se rendent subitement compte qu’ils n’ont pas affaire qu’à un violeur et tueur d’adolescentes, mais aussi à un tueur d’adultes, sadique et ultra-dangereux. Ça, personne ne l’imaginait » s’exclame Brendan Kemmet. Au total, il sera accusé de quatre meurtres et de six viols.

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Des juges d’instruction se succèdent, qui examinent des profils de policiers ou de gendarmes condamnés pour crimes sexuels, de tueurs en série. Sans succès. Au début des années 2010, la recherche ADN par parentèle, technique utilisée pour résoudre le meurtre d’Élodie Kulik en Picardie, échoue elle aussi.



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En 2014, la magistrate Nathalie Turquey se saisit du dossier. Son intuition la guide vers le profil d’un gendarme qui exerçait en région parisienne au moment des faits. Quand il accostait ses victimes, le Grêlé sortait une carte tricolore des forces de l’ordre. Non pas que la piste n’ait jamais été envisagée, « mais pour des policiers de la Crim, lancer une campagne systématique de comparaison d’ADN chez les gendarmes, c’était assez délicat » observe Kemmet. D’ailleurs, quand la juge demande aux pandores une liste des profils, ils lui envoient, assez peu coopératifs, un fichier énorme. Les enquêteurs du groupe « cold case » et la juge doivent donc faire le tri. Ils finissent par convoquer 750 gendarmes pour un prélèvement ADN.

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François Vérove, 59 ans, gendarme à la garde républicaine à Paris de 1983 à 1988, n’était pas spécialement visé. Mais quand ce père de deux enfants est contacté par la PJ, en septembre 2021, à La Grande-Motte (Hérault), où il réside avec sa famille, il comprend qu’il est sur le point d’être démasqué et se suicide. Un test ADN établira qu’il s’agissait bien de l’auteur des crimes. Lui-même a confessé dans une lettre ses « pulsions grandissantes » qui l’ont conduit, « par périodes » à « détruire, salir, tuer quelqu’un d’innocent ». Et a juré n’avoir plus jamais tué après 1997.

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Message par mimou Ven 12 Aoû - 15:41

ffaire du « Grêlé » : tout savoir sur le tueur en série retrouvé mort
Publié le 01 octobre 2021 à 16h51
Affaire du « Grêlé » : tout savoir sur le tueur en série retrouvé mort
Affaire du « Grêlé » : tout savoir sur le tueur en série retrouvé mort - © DR

SAUVEGARDER
C'était l'un des plus vieux « cold cases » français. Depuis trente-cinq ans, les enquêteurs étaient sur la trace de cet homme au visage grêlé, soupçonné de plusieurs crimes. Ancien gendarme de 59 ans, François Verove s'est suicidé fin septembre, laissant derrière lui une lettre dans laquelle il avouait être le tueur.

DES MEURTRES COMMIS ENTRE 1986 ET 1994
Le premier crime connu de François Verove a lieu le 6 mai 1986, à Paris. Cécile Bloch, 11 ans, disparait sur le chemin de l’école. Elle est retrouvée morte le jour même, au sous-sol de l’immeuble familial. Juste après l'homicide et le viol de la petite Cécile, un portrait-robot est largement diffusé dans les médias, représentant un homme âgé de 25 ans environ, mesurant 1m80 avec des cheveux châtains et une peau grêlée par des traces d'acné. Entre 1986 et 1994, trois autres meurtres et six viols lui seront imputés à Paris et en l'Île-de-France. Avec presque toujours le même mode opératoire : la strangulation de ses victimes à l’aide d’un garrot espagnol.

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UN CASSE-TÊTE POUR LES ENQUÊTEURS
Depuis 35 ans, les enquêteurs étaient sur la trace du « grêlé ». À part quelques indices, dont le portrait-robot, rien de concret. Les éléments recueillis au cours de l'instruction avaient permis d'orienter les investigations « vers un suspect non identifié qui aurait pu exercer la profession de gendarme au moment des faits » et avaient permis « d'isoler un profil ADN susceptible d'appartenir à l'auteur des faits », a expliqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué publié vendredi. Elle confirme ainsi une info du « Parisien », qui affirme que l’homme recherché aurait exhibé la carte professionnelle d’un membre des forces de l’ordre.

LE SUICIDE COMME ÉCHAPPATOIRE
Ces derniers mois, le magistrat instructeur avait convoqué quelque 750 gendarmes en poste en région parisienne à l'époque des faits, pour un prélèvement d’ADN. L'un d'entre eux, « un homme de 59 ans, domicilié dans le Sud de la France, convoqué le 24 septembre pour une audition le 29 septembre, a été déclaré disparu par son épouse » le 27, selon le communiqué. Sentant l’étau se resserrer, François Verove aurait ainsi décidé de passer à l’acte. Il vide ses comptes en banque, quitte son village au nord de Montpellier, et pose ses valises dans un appartement au Grau-du-Roi, loué sur la plateforme Airbnb, selon « Midi Libre ». Il est retrouvé mort le 29 septembre, à l’aide de médicaments.

UNE LETTRE POSTHUME POUR S’EXPLIQUER
Selon plusieurs médias, le père de famille, ancien gendarme à la retraite, affirme dans sa lettre d'aveux qu'il se sentait recherché par la police. Il y évoquerait également « des pulsions passées », affirmant qu'il s'était « pris en main » et n'aurait « rien fait depuis 1997 », tout en avouant les meurtres « sans donner les noms de victimes ni les circonstances ». Rencontrer sa femme et avoir des enfants auraient « apaisé ses démons », selon « Midi Libre ». Ce serait d’ailleurs pour eux qu’il a fait le choix du suicide, pour ne pas les éclabousser par les révélations et pour les protéger. L'ADN prélevée sur sa dépouille correspond au profil génétique retrouvé sur quelques scènes de crime, affirme le parquet du Gard jeudi.

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l'épilogue - Page 6 Empty Le Grêlé : qui était François Vérove, identifié comme le tueur en série ?

Message par mimou Ven 12 Aoû - 8:40

Le Grêlé : qui était François Vérove, identifié comme le tueur en série ?
PODCAST - Recherché depuis les années 1980, "le Grêlé" mène une double vie. Le 29 septembre 2021, il dévoile enfin son identité dans une lettre laissée après son suicide. Meurtrier et gendarme… Aujourd’hui encore, le profil de cet ancien policier interroge les enquêteurs.

Le portrait robot de l'homme surnomé "Le Grêlé"
Le portrait robot de l'homme surnomé "Le Grêlé"
Crédit : Police
36. Le Grêlé : autopsie d'un tueur en série français (1/2)
00:32:11
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37. Le Grêlé identifié : quelles suites pour l'enquête ? (2/2)
00:34:37
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Alice Moreno & Jeanne Rouxel
publié le 13/03/2022 à 10:30
Quatre meurtres et six viols. C'est le lourd bilan que laisse derrière lui "le Grêlé", tueur en série recherché pendant plus de 30 ans avant de se donner la mort. François Vérove de son vrai nom, sévit dans la région parisienne dans les années 80 et 90, tuant et violant ses victimes.

Entre 1983 et 1988, François Vérove intègre la Gendarmerie Nationale avant de poursuivre une carrière de policier. Retraité, il quitte la région parisienne pour le sud de la France. Dans le département de l’Hérault, l’homme se montre bien intégré. Élu à la majorité, il accède même au conseil municipal de Prades-le-Lez, en périphérie de Montpellier.


Cet ancien membre des forces de l’ordre mène une vie d’apparence paisible. Père, grand-père et mari, François Vérove est apprécié et respecté. "On parle pour les tueurs en série du voisin d’à côté, celui dont tout le monde va vous dire qu’il était gentil, qu’il rendait service", explique Corinne Hermann, avocate spécialiste des cold case dans Les Voix du crime. Son entourage familial le décrit comme serviable, dévoué et courtois.

Inséré socialement et professionnellement, le tueur n’éveille aucun soupçon de par son attitude et son ancienne fonction. Pendant 35 ans, son statut lui permet de brouiller les pistes et d’approcher ses victimes.

On parle, pour les tueurs en série, du voisin d’à côté, celui dont tout le monde va vous dire qu’il était gentil, qu’il rendait service.
Corinne Herrmann
Les enquêteurs disposent seulement d'un profil génétique. En revanche, des scènes de crimes et de ses victimes, un profil psychologique se dégage. "Le Grêlé" maîtrise le risque, le danger et joue de ses fonctions. François Vérove cache à la perfection ce qu’il est réellement et tente même d’impressionner ses victimes…

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L'INTÉGRALE - L'affaire Laurent Ségalat : quand la justice doute
11/08/2022 à 15:30 - 38m43s

En septembre 2021, son ADN finit par le rattraper. Sur les 750 gendarmes appelés par la nouvelle juge d’instruction Nathalie Turquey pour des prélèvements, "le Grêlé" est dans les premiers convoqués. L’étau se resserre. François Vérove quitte alors son village au nord de Montpellier et vide ses comptes en banque avant de louer un appartement au Grau-du-Roi pour s’y donner la mort.

Les témoins sont des mines d’or et le parcours d’un policier laisse plus de trace.
Corinne Herrmann
Pour autant, "les témoins sont des mines d’or et le parcours d’un policier laisse plus de trace" ajoute l’avocate dans Les Voix du Crime. À sa mort, Les enquêteurs retracent les déplacements et relations du tueur en série, de ses arrêts maladies aux témoignages de ses collègues… Tout est passé au crible.


"On dit toujours c’est des vieux tueurs et qu’il n’y a plus de témoins… Au contraire, tout le monde est encore là", ajoute Corinne Hermann. Parmi les meurtres et viols avoués par "le Grêlé" dans sa lettre posthume, nombreux crimes non résolus correspondent à son mode opératoire et restent à prouver. Aujourd'hui, le portrait de François Vérove n'a pas fini d'être reconstitué... "Les tueurs en série partent avec leur secret", confie l’avocate.

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l'épilogue - Page 6 Empty Disparition : Aurait elle croisé le chemin de François Verove dit "Le Grêlé" ?

Message par mimou Jeu 11 Aoû - 16:13

https://www.youtube.com/watch?v=x4JMpKGWleg

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l'épilogue - Page 6 Empty Pradel heure du crime : François Vérove dit le grêlé

Message par mimou Jeu 11 Aoû - 16:10

https://www.youtube.com/watch?v=Pk_pSR55nFw

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