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l'épilogue - Page 13 Empty «Le grêlé»: après 35 ans de recherches, le tueur en série parisien identifié et retrouvé mort

Message par mimou Jeu 21 Oct - 18:07

«Le grêlé»: après 35 ans de recherches, le tueur en série parisien identifié et retrouvé mort
Par Christophe Cornevin
Publié le 30/09/2021 à 19:51, mis à jour le 01/10/2021 à 15:20
Portrait-robot du «Grêlé», un tueur en série pisté par la Brigade criminelle depuis trente-cinq ans.
Portrait-robot du «Grêlé», un tueur en série pisté par la Brigade criminelle depuis trente-cinq ans. D.R.
Le suspect, un ex-gendarme qui a mis fin à ses jours dans le Gard, a laissé une lettre chargée de remords mais sans aveux. Les enquêteurs ont pu identifier le tueur grâce aux comparaisons génétiques.

Une des plus épaisses énigmes criminelles de ces cinquante dernières années a pu être enfin élucidée. Elle met en scène un fantomatique tueur en série qui a hanté des générations de policiers. Surnommé «le grêlé» en raison des stigmates caractéristiques qui marquaient son visage au moment des faits, il est impliqué dans au moins trois meurtres, dont celui d'une fillette de 11 ans en 1986 dans le XIXe arrondissement à Paris, deux viols et une quinzaine d'autres affaires sexuelles jusqu'en 1994.

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Les investigations, menées sans relâche par la Brigade criminelle de Paris depuis plus de trente ans, ont permis d'orienter les soupçons «vers un suspect non identifié qui aurait pu exercer la profession de gendarme au moment des faits et ont permis d'isoler un profil ADN susceptible d'appartenir à l'auteur des faits», selon un communiqué de la Procureure de Paris, Laure Beccuau, diffusé jeudi soir.

Fidèles à leur méthode dite du «rouleau compresseur», les enquêteurs ont lancé ces derniers mois une campagne d'audition et de prélèvements sur près de 750 anciens militaires ayant servi au sein de la maréchaussée en région parisienne à l'époque des faits. Or l'un d'eux, François V., né en 1962 et qui avait quitté la gendarmerie en 1988, a été retrouvé mort mercredi dans un appartement de location au Grau-du-Roi. Selon une source informée, il s'est suicidé en absorbant des médicaments dans un appartement de location qu'il occupait et dans lequel les policiers ont retrouvé une lettre chargée de remords, sans que jamais, selon nos informations, son auteur n'avoue explicitement être «le grêlé». Il y évoquerait «des pulsions passées» mais qu'il s'était «pris en main» et n'aurait «rien fait depuis 1997», tout en avouant les meurtres «sans donner les noms de victimes ni les circonstances».

Un ex-gendarme et ex-policier
Le suspect, âgé de 59 ans, a été affecté au sein de la garde républicaine d'Île-de-France entre 1983 et 1988. Il a rejoint ensuite les rangs de la police. Selon son entourage, il aurait notamment été affecté à la brigade motorisée des Bouches-du-Rhône avant de rejoindre la brigade motocycliste urbaine de Montpellier. Après un accident de la circulation le forçant à marcher avec une canne, il aurait été mis en arrêt maladie. Arrivé en 2013 à Prades-le-Lez (Hérault), il s'est présenté au maire avant de rejoindre le conseil municipal en 2019.

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Plusieurs sources jointes par Le Figaro confient que le suspect aurait senti le filet se resserrer sur lui. Faisant l'objet d'une convocation reçue le 24 septembre, ce dernier aurait quitté son domicile conjugal et a été déclaré disparu par son épouse le 27, avant d'être retrouvé mort le 29 septembre, jour où il devait être entendu par le magistrat.

Jeudi soir, une analyse post-mortem de son cadavre, avec en particulier le prélèvement d'un échantillon génétique comparé à l'ADN du tueur en série laissé sur plusieurs scènes de crimes, a confirmé avec certitude qu'il s'agit bien du «grêlé».

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Collégienne violée, étranglée et poignardée
L'affaire s'est nouée quand les limiers de la police judiciaire de Paris étaient encore au «36» quai des Orfèvres. L'insaisissable tueur est avant tout attaché au nom de la première des victimes : Cécile Bloch, violée, étranglée et poignardée dans le cœur au troisième sous-sol d'un immeuble du XIXe arrondissement. C'était le lundi 5 mai 1986, elle avait onze ans et se rendait au collège.

Au moins trois rapprochements ADN avaient été effectués : le 7 avril 1986, un mois avant le meurtre de Cécile, Sarah, 8 ans, est laissée pour morte après avoir été violée dans les sous-sols d'un immeuble parisien. Le 26 octobre 1987, Marianne, 14 ans, est agressée à son tour dans son immeuble du XIVe. Par miracle, elle s'en sort.

Deux cadavres retrouvés nus, bâillonnés
Six mois auparavant, le 29 avril 1987, le même tueur est impliqué dans le double assassinat d'une fille au pair allemande de vingt ans et d'un mécanicien d'Air France de 38 ans dans un appartement du Marais, à Paris : étranglés avec une cordelette, les deux cadavres seront retrouvés nus, bâillonnés. Ils présentaient des brûlures de cigarette. La jeune fille avait les bras en croix, comme dans une parodie de crucifixion. Ce n'est qu'en 2001, grâce aux progrès de la police scientifique, que les affaires ont été reliées les unes aux autres: une seule et même signature génétique apparaissait dans les scellés.

«Le grêlé» est l'un des «cold cases» sur lequel travaille l'unité d'analyse criminelle et des affaires classées (UAC2) de la «crim'» parisienne. Un commandant de la brigade criminelle a consacré la majeure partie de sa carrière à mener la traque du psychopathe. Jusqu'ici les policiers disposaient d'un simple portrait-robot établi à la fin des années 80 et qui lui donnait 20-25 ans. Mince et mesurant 1,85 mètre environ, les cheveux châtain foncé, coiffés sur le côté, une mèche sur l'œil gauche, son visage grêlé a mené à de nombreuses pistes sans issues. Grâce aux comparaisons génétiques, les policiers ont pu enfin clore cette enquête marathon.

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l'épilogue - Page 13 Empty «Les pédophiles non-récidivistes, ça n'existe pas» : au cœur de la traque des violeurs d'enfants

Message par mimou Jeu 21 Oct - 18:04

«Les pédophiles non-récidivistes, ça n'existe pas» : au cœur de la traque des violeurs d'enfants
Par Margaux d'Adhémar
Publié le 20/06/2021 à 18:57, mis à jour le 25/06/2021 à 18:50
Alors qu'en 2010 seulement un million de signalements d'abus sexuels sur mineurs en ligne avaient été signalés, en 2019 leur nombre a atteint les 17 millions.
Alors qu'en 2010 seulement un million de signalements d'abus sexuels sur mineurs en ligne avaient été signalés, en 2019 leur nombre a atteint les 17 millions. Charlotte Paroielle / Le Figaro
SUR LES TRACES DES COLD-CASES (3/3) - Que ce soit pour les tueurs en série, les disparitions inquiétantes ou les pédophiles, les enquêteurs doivent se glisser dans la peau des criminels pour résoudre ces affaires non élucidées.

Ce sont sans doute les affaires psychologiquement les plus difficiles à traiter pour les enquêteurs. Tous les jours, les équipes de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) se rendent sur le darknet pour tenter de traquer les pédocriminels. «Viols de nourrisson de 0 à 6 mois», «inceste entre frère et sœur de 8 et 9 ans» : sur la face cachée du web, les catégories les plus abjectes circulent, et les pédophiles s'échangent sans fard «les meilleures techniques pour éviter de se faire attraper», rapporte auprès du Figaro Éric Bérot, le chef de l'OCRVP. «Il existe sur le darknet une vraie communauté pédophile», poursuit-il. «Sur la toile, ils se donnent des conseils, notamment juridiques, et ils se lâchent, parce qu'ils savent qu'ils sont anonymes».

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En France, si la plateforme de signalement Pharos recensait en 2018 15.000 signalement d'actes pédophiles, en 2020, la plateforme en a dénombré 21.000, rapporte l'OCRVP. Au niveau mondial, le nombre de signalements d'abus sexuels sur mineurs en ligne est passé de 1 million en 2010 à 17 millions en 2019, d'après la même source. Une augmentation de signalements peut-être liée à l'essor du darknet, «mais aussi parce que les enquêteurs et les magistrats ne savent pas travailler sur les pédophiles, dont la plupart sont multirécidivistes, ce qui explique que la plupart des affaires se transforment en cold-case», assure Me Corinne Herrmann, avocate spécialiste de ces «affaires froides» jamais résolues. Alors, pour comprendre comment ces criminels violeurs d'enfants sont traqués, Le Figaro a suivi gendarmes, policiers, avocats et psycho-criminologues dans leur insatiable quête de vérité et de justice. Plongée au cœur de la traque des pédocriminels.

Sur le darknet, une communauté tentaculaire
Pour les enquêteurs, poursuivre les pédophiles revient bien souvent à s'attaquer à une sorte d'hydre tant, sur le darknet, s'est installée une «communauté très active de pédophiles déculpabilisés par l'écran», nous indique Éric Bérot, qui assure devoir se rendre régulièrement sur ce réseau anonyme pour scruter tous les faits et gestes de ces criminels. «On voit qu'ils suivent toutes les avancées juridiques et administratives pour ne pas se faire attraper. Par exemple, nombreux sont ceux qui conseillent à leurs congénères de se flouter ou de se cacher le visage, afin qu'on ne les reconnaisse pas. Ils échangent des conseils, mais ils échangent aussi leurs enfants. Certains pères de famille vendent des images de leurs enfants, avec des légendes ignobles, demandant aux internautes ce qu'ils proposent de faire avec sa fille. D'autres 'commandent' à des personnes en Thaïlande ou aux Philippines des 'viols en direct' de jeunes filles ou jeunes hommes. Il n'y a pas de limites, et le partage dans cette communauté est très important : on constate qu'ils sont toujours dans l'échange de photos, de vidéos, de fichiers, de contacts», rapporte le chef de l'OCRVP.

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Mais, malgré le dégoût profond que provoquent ces images aux enquêteurs, ces dernières sont aussi une «aubaine» : «le grand intérêt de ces enquêtes visant les pédocriminels, c'est que nous avons directement accès aux images du viol, l'audition est donc largement facilitée, nous avons un dossier solide, et nous pouvons donc les incarcérer plus facilement grâce à la force de l'image», poursuit Éric Bérot. «Mais, après avoir monté un dossier», nuance Me Herrmann, «encore faut-il le mettre en lien avec d'autres, car c'est la seule façon de sauver un dossier de 36 ans d'un non-lieu. Il nous arrive souvent, nous, avocats, de découvrir un vieux dossier de pédophilie classé sans suites, et de constater qu'il aurait pu être rapproché de d'autres dossiers dont nous sommes déjà saisis, mais que rien n'a été fait. C'est comme cela qu'on crée un cold-case».

Au-delà des images, les nombreux échanges entre pédophiles sur le darknet permettent pourtant aux enquêteurs de remonter la trace d'autres potentiels pédocriminels. «On passe au peigne fin tout ce que le pédophile que nous avons réussi à arrêter a pu télécharger. L'intérêt étant de pouvoir identifier et localiser d'autres pédophiles», acquiesce Éric Bérot, soulignant que ces derniers sont souvent des «pédophiles polymorphes ne s'attaquant pas nécessairement à un certain type d'enfants», comme ce fut le cas pour Fourniret ou Dutroux, «qui ont pu s'attaquer à des personnes plus ou moins âgées».

Les citoyens «chasseurs de pédophiles»
Mais les pédophiles ne sont pas uniquement traqués par les policiers et les gendarmes. Sur les réseaux sociaux, de simples citoyens s'organisent aussi pour lutter contre la pédocriminalité. C'est ce que Steven Moore, père de famille le jour et chasseur de pédophiles la nuit, a souhaité mettre en place, via la création d'un «collectif citoyen international qui lutte contre la pédocriminalité sur Internet». Son but, «se battre, pour les enfants». Mais comment réussit-il à traquer les criminels, muni seulement de son ordinateur ? «L'objectif est de mettre en ligne des profils d'enfants virtuels, afin de compromettre numériquement des pédocriminels pour les remettre à la justice, une technique identique à celle utilisée par les forces de l'ordre. Une méthode qui respecte des bases juridiques très précises, pour ne pas se retrouver en infraction et remettre des éléments judiciarisables aux autorités compétentes», explique le collectif sur son groupe Facebook. Composé uniquement de bénévoles, de parents ou d'anciennes victimes, «ce groupe a permis, en seulement deux ans, près d'une quarantaine d'interpellations sur trois continents» ainsi qu'«une quinzaine de condamnations», assure-t-il.

Malgré l'efficacité de cette association, l'OCRVP appelle à «signaler avant tout sur la plateforme Pharos», car, selon lui, «ces citoyens peuvent ne pas savoir sur quel type de pédophiles ils vont tomber, or chaque profil nécessite une approche spécifique», d'autant plus si le dossier fait partie de la pile des «cold-cases». «Il existe en effet plusieurs types de pédophiles qui exigent une approche différente», acquiesce Marie-Laure Brunel, chef d'escadron au service central de renseignement criminel et psycho-criminologue, «il y a ceux qui aiment les enfants un peu trop, ceux qui s'en servent comme d'un objet pour assouvir leurs fantasmes, et enfin ceux qui veulent une relation spécifique avec l'enfant», détaille la gendarme, assurant que, même si une affaire de pédophile peut se transformer en cold-case, le dossier ne sera «jamais complètement abandonné» par les autorités.

Les signes qui ne trompent pas
L'enquête est en effet loin de s'arrêter lors de l'arrestation de la personne suspectée de pédophilie. Entre alors en scène un tout nouveau genre d'enquêteur, dont le rôle est déterminant : le psycho-criminologue. «Leur rôle aujourd'hui est de plus en plus important, notamment sur les enquêtes portant sur la pédophilie», rapporte Éric Bérot, indiquant que ce sont eux qui vont «aiguiller les enquêteurs», mais aussi les «aider à préparer les auditions en déterminant le profil psychologique des suspects via les écoutes téléphoniques ou le visionnage des vidéos des gardes à vue, afin de décoder la gestuelle de la personne».

«Le but est d'avoir toujours un coup d'avance sur le suspect», résume Éric Bérot. «Par exemple, si on sait que le suspect a un problème avec les femmes, on évite d'envoyer un enquêteur féminin lui poser des questions, ou, s'il a un problème avec l'autorité, le psycho-criminologue va conseiller à l'enquêteur d'éviter d'avoir un ton autoritaire», poursuit-il. D'autres indices, selon Marie-Laure Brunel, permettent aussi de brosser un portrait plus ou moins précis des pédocriminels : «s'il y a une scène de crime, la façon dont le corps de l'enfant est déposé peut nous donner des pistes, comme le fait de savoir s'il est rhabillé ou non. Mais la personnalité de l'enfant est aussi importante», précise l'analyste.

Reste ensuite à trouver des liens avec d'autres potentielles victimes. Un enjeu fondamental pour les enquêteurs, puisque, «dans les affaires de pédocriminalité, le taux de sérialité est très élevé», explique le colonel André Brothier. «C'est pour cela que nous utilisons le logiciel SALVAC, qui permet de recouper simultanément tous les viols et de faire ressortir les profils des violeurs sériels», poursuit le gendarme. Mais, pour l'avocate spécialiste des cold-cases Me Corinne Herrmann, cela n'est pas suffisant, et la traque des pédophiles français devrait s'étendre au-delà des frontières : «il faudrait que les enquêteurs puissent coopérer avec les enquêteurs étrangers sur les affaires liées aux pédocriminels. Je me souviens que, pour Estelle Mouzin, j'avais demandé que son cas soit rapproché de l'affaire Jonathan Coulom, notamment pour explorer la piste allemande : cela aurait pu être possible à l'époque, puisque le compagnon de la mère d'Estelle est allemand et qu'ils faisaient de nombreux allers-retours en Allemagne. Autrement dit, la piste du pédocriminel Martin Ney aurait pu être explorée, car ce n'est pas parce qu'il violait et tuait des petits garçons qu'il n'aurait pas pu faire de même avec les petites filles», explique l'avocate. «Les pédophiles peuvent être polymorphes et ne s'en tiennent jamais à un seul acte», ajoute Me Herrmann, précisant être persuadée que «les pédophiles non-récidivistes, ça n'existe pas».

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l'épilogue - Page 13 Empty Comment la brigade criminelle a piégé «le Grêlé» après 35 ans de traque

Message par mimou Jeu 21 Oct - 18:02

Comment la brigade criminelle a piégé «le Grêlé» après 35 ans de traque
Par Christophe Cornevin
Publié le 01/10/2021 à 19:21, mis à jour le 04/10/2021 à 11:31

Un portrait robot du «Grêlé» établi en 2005. PJ
RÉCIT - Sur la trace du tueur en série, les policiers du «36» ont finalement soupçonné un ex-gendarme.

Tout comme dans l’affaire du tueur en série Guy Georges, qui avait semé la mort dans l’Est parisien lors des années 1990, l’identification de celui que les policiers appellent «le Grêlé» a été formellement établie par le laboratoire d’expertises génétiques de Nantes. Impliqué dans au moins trois meurtres, dont celui d’une fillette de 11 ans en 1986 dans le 19e arrondissement à Paris, deux viols et une quinzaine d’autres affaires sexuelles jusqu’en 1994, l’insaisissable monstre n’était autre qu’un «ancien gendarme devenu policier, désormais à la retraite» comme l’a décrit le parquet de Paris.

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Un personnage suffisamment rompu aux techniques d’investigations pour échapper à trente-cinq années de traque ininterrompue. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la brigade criminelle de Paris a pu enfin mettre un nom et un visage sur celui qui a hanté des générations d’enquêteurs. L’ADN a parlé mais François Vérove, 59 ans, est hélas parti en emportant ses secrets. Son corps sans vie a été retrouvé mercredi dans une maison qu’il venait de louer au Grau-du-Roi (Gard). Par lâcheté, il s’est suicidé avec une dose massive de médicaments. À ses côtés, les policiers ont retrouvé une lettre accablante où il reconnaît «être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu’à la fin des années 1990». Sans jamais avouer être «le Grêlé», ni fournir la moindre précision sur ses ignominies, le dernier tueur en série connu de la PJ parisienne a juste évoqué des «pulsions passées», jurant qu’il s’était «pris en main» et n’avoir «rien fait depuis 1997». Ce qui signifie, en creux, que François Vérove aurait commis d’autres méfaits dans les trois ans qui ont suivi le dernier crime répertorié. Partant du principe qu’une trajectoire criminelle s’inscrit dans l’espace et dans le temps, les policiers du 36, rue du Bastion vont multiplier les recoupements tous azimuts.

«Il savait qu’on était dessus», souffle un proche de l’enquête. De fait, les voyants de François Vérove ont dû virer à l’écarlate quand il a reçu, le 24 septembre, un appel de la PJ de Montpellier le convoquant, mercredi dernier, pour une audition et pour se soumettre à un test génétique. Dès lundi, son épouse, ne le voyant pas rentrer, avait déclaré sa disparition.

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Brebis galeuse
En lien constant avec la juge Nathalie Turquey, vice-présidente en charge de l’instruction au tribunal judiciaire de Paris qui a repris le dossier en 1994 et dont le premier président de la cour d’appel Jean-Michel Hayat a salué la «rare perspicacité», les policiers poursuivaient une piste qui a émergé dès le début de l’enquête: celle d’une brebis galeuse au sein des forces. Dans au moins deux affaires, selon nos informations, le pervers a sorti une carte tricolore avant de commettre l’irréparable avec un troublant sang-froid. «Selon plusieurs témoignages, il avait un comportement et une manière de parler qui faisaient songer à un membre des forces de l’ordre», confie au Figaro une source informée.

Outre des gestes techniques très caractéristiques, il a aussi volontiers utilisé une paire de menottes pour entraver ses victimes. «Soit nous avions affaire à un vrai flic, soit à un copieur, ce qui n’était pas exclu car il lui arrivait de voler des choses», poursuit la même source. Faute de pouvoir disposer à l’époque d’outils précieux tels que la téléphonie ou l’exploitation de la vidéoprotection, les policiers de la brigade criminelle ont longtemps été contraints de procéder par «ciblage». C’est ainsi qu’ils ont tour à tour passé au crible les agents de sécurité, les prisonniers et même les animateurs de colonies puisque le psychopathe avait raconté à une de ses victimes avoir travaillé dans cet univers. Sans jamais désarmer, les policiers ont aussi donné des coups de sonde dans des secteurs géographiques bien particuliers. Le sud de l’agglomération parisienne figurait parmi les «zones d’actions » puisque la dernière affaire attribuée au «Grêlé» a été commise le 29 juin 1994 à Saclay (Essonne), où Ingrid, fillette de 11 ans, avait été enlevée et violée.

Une parodie de crucifixion
Décrit alors comme très maigre, maladif, blafard avec des boutons sur le visage, le spectre du «Grêlé» a conduit les policiers du «36» sur la piste d’un toxicomane. Peut-être d’un défunt malade du sida. Agissant par cercles concentriques de plus en plus larges, la Crim, qui n’a cessé de travailler de nouveaux axes d’enquête pour faire vivre la procédure, a orienté ses recherches sur d’anciens gendarmes, avec l’appui des antennes régionales de la direction centrale de la police judiciaire «Ces derniers mois, le magistrat instructeur a convoqué pour audition et sur commission rogatoire environ 750 gendarmes en poste en région parisienne à l’époque des faits», a révélé jeudi soir Laure Beccuau, la procureur de la République de Paris. C’est à ce moment-là que François Vérove, qui fait partie du nombre, comprend que ses jours sont comptés et qu’il se volatilise, non sans avoir retiré son argent de la banque peut-être dans l’espoir de financer une vaine cavale.

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Entre 1983 et 1988, motard, affecté à la Garde républicaine, il laisse libre cours aux pires abjections: le 5 mai 1986, il viole, étrangle et poignarde dans le cœur la petite Cécile Bloch au troisième sous-sol d’un immeuble du 19 arrondissement. Âgée de 11 ans, la jeune fille se rendait au collège quand elle a croisé sa route. Un mois auparavant le «Grêlé» laisse pour morte Sarah, 8 ans, après l’avoir violée dans les sous-sols d’un immeuble parisien. Le 26 octobre 1987, Marianne, 14 ans, survit par miracle à une agression dans le 14. Six mois auparavant, le 29 avril 1987, les cadavres d’une fille au pair allemande de 20 ans et d’un mécanicien d’Air France de 38 ans, sont retrouvés nus et suppliciés dans un appartement du Marais, à Paris. La jeune fille avait les bras en croix, comme dans une parodie de crucifixion.

Ce n’est qu’en 2001, grâce aux progrès de la police scientifique, que les affaires ont été reliées: une seule et même signature génétique apparaissait dans les scellés. En 2005, l’enquête, émaillée de portraits-robots, d’arrestations et de fausses pistes, avait notamment été marquée par des vérifications sur 250 suspects susceptibles de correspondre au profil du «Grêlé». Mais entre ceux qui étaient décédés, en prison, à l’étranger ou encore avec un alibi, elle n’avait, une fois encore, pas abouti. «En tant que policier, une affaire me hante, c’est celle du “Grêlé”, confiait récemment au Figaro Frédéric Péchenard, ancien grand patron de la brigade criminelle. (…) Vingt fois, on a pensé l’avoir identifié et cela conduisait à de fausses pistes. J’attends toujours, je vous l’avoue, le coup de téléphone de mes anciens collègues pour qu’ils m’annoncent: “Ça y est, on l’a trouvé!”». C’est la seule affaire qui m’a laissé vraiment un goût d’inachevé et que j’aimerais, avant de mourir, voir solutionnée.» Comme ses pairs, l’ex-grand flic éprouve un profond soulagement.

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l'épilogue - Page 13 Empty Mort du tueur en série le «Grêlé» : de quoi était-il accusé ?

Message par mimou Jeu 21 Oct - 17:58

Mort du tueur en série le «Grêlé» : de quoi était-il accusé ?
Par Hugues Maillot
Publié le 01/10/2021 à 11:04
Le 36 quai des Orfèvres, ancien siège de la police judiciaire, qui mène l'enquête depuis 35 ans.
Le 36 quai des Orfèvres, ancien siège de la police judiciaire, qui mène l'enquête depuis 35 ans. Martin BUREAU / AFP
FOCUS - L'ancien gendarme et policier François Verove, qui a mis fin à ses jours mercredi, est soupçonné d'être l'auteur d'au moins quatre meurtres, dont trois avérés, et six viols, dont trois confirmés par l'ADN, entre 1986 et 1994.

L'un des plus vieux cold case de la Brigade criminelle a sans doute trouvé son épilogue. Mercredi 29 septembre, François Verove, un ancien policier et gendarme, a été retrouvé mort dans un logement de location, au Grau-du-Roi (Gard). À ses côtés, une lettre chargée de remords dans laquelle il évoque «des pulsions passées» et avoue des meurtres «sans donner les noms de victimes ni les circonstances». Une analyse post-mortem de son cadavre a confirmé avec certitude qu'il s'agit du «Grêlé», un tueur et violeur en série surnommé ainsi à cause des traces d'acné sur son visage. Aux abois après une convocation reçue le 24 septembre, l'homme s'est suicidé en absorbant des médicaments après avoir fui le domicile conjugal, selon les informations du Figaro .

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Âgé de 59 ans, François Verove avait été affecté au sein de la garde républicaine d'Île-de-France entre 1983 et 1988, avant de rejoindre les rangs de la police. De 1986 à 1994, il est soupçonné d'avoir commis quatre meurtres, dont trois sont avérés, et au moins six viols, dont trois ont été confirmés par les analyses ADN. Il était recherché par la police judiciaire du 36, quai des Orfèvres depuis 35 ans.

5 mai 1986 : le premier meurtre
Tout commence le 5 mai 1986. Ce matin-là, Suzanne et Jean-Pierre Bloch, employés de la Sécurité sociale, prennent l'ascenseur de leur immeuble du 19e arrondissement de Paris pour se rendre au travail. Dans la cabine, ils croisent un homme assez grand, le visage barré par une mèche châtain clair et marqué par l'acné. Leur fille, Cécile, âgée de 11 ans, doit prendre le même chemin quelques minutes plus tard pour aller à l'école. Elle n'y parviendra jamais. Vers 15 heures, le gardien de l'immeuble découvre le corps de la fillette au troisième sous-sol de la résidence, dissimulé grossièrement sous un morceau de vieille moquette.

À LIRE AUSSIJacques Dallest: «Il est nécessaire que certains magistrats soient entièrement dédiés aux cold cases»

Les enquêteurs découvrent «deux traces de strangulation» sur le corps de la victime, dont le bas est dénudé, et une «plaie abdominale à l'arme blanche» sous le cœur, comme l'indique Les Jours , qui a consacré un dossier au «Grêlé». Des cordelettes, ayant vraisemblablement servi à attacher et étrangler l'enfant, sont également retrouvées sur la scène de crime. Plus tard, le légiste confirmera que Cécile a été violée. À cette époque est établi un premier portrait-robot du tueur, croisé dans l'ascenseur par les parents mais aussi le demi-frère de la victime.

29 avril 1987 : un double homicide particulièrement cruel
Un an plus tard, le «Grêlé» frappe à nouveau. Cette fois, il n'attaque pas le même profil de victime. Dans un immeuble cossu du 4e arrondissement de Paris, deux corps sont découverts au dernier étage : celui d'Irmgard Müller, une fille au pair de 20 ans, et celui de Gilles Politi, un mécanicien d'Air France âgé de 38 ans. La jeune femme est pendue par les bras aux montants du lit superposé de la chambre d'enfants, les jambes écartées, comme crucifiée, ligotées avec toutes sortes de liens de fortune et bâillonnée, rapporte Les Jours . Sa tête penchée en avant masque sa gorge, enserrée par sa ceinture de peignoir et tranchée par un couteau de cuisine.

À LIRE AUSSIVers une juridiction spéciale pour les «cold cases»

Sur le grand lit du couple Politi, la seconde victime gît complètement nue sur le ventre, les bras et les jambes attachées ensemble dans le dos grâce à un ensemble de cravates et de ceintures. Son cou est également enserré par des liens, qui rejoignent ceux noués autour des membres, rassemblés par un tisonnier pour étrangler la victime. Une technique particulièrement cruelle appelée «garrot espagnol». Le corps de la baby-sitter et du père de famille portent également des traces de brûlure de cigarette. Dans un premier temps, les policiers ne font pas le lien avec le meurtre de Cécile Bloch car les modes opératoires semblent trop éloignés.

Une lycéenne tuée en 1994 ?
Jusqu'en 1994, le «Grêlé» disparaît dans la nature. Aucun autre meurtre ne lui est attribué durant cette période. Mais en 2015, la Brigade criminelle déterre le dossier d'une jeune fille de 19 ans, tuée le 9 juin 1994, au pied de la cité Beauval, à Meaux (Seine-et-Marne), rapporte Le Parisien à l'époque. Le corps de Karine Leroy avait été découvert le 12 juin 1994, dans un bois de Montceaux-lès-Meaux. Le Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes (SALVAC) permet aux enquêteurs d'établir un potentiel lien avec le «Grêlé». Le logiciel détecte le même mode opératoire que pour le meurtre d'Irmgard Müller et Gilles Politi : l'usage de la technique du «garrot espagnol». Le corps de Karine Leroy a en effet été découvert allongé sur le dos, une ficelle plastifiée lacée autour du cou et torsadée avec un bâton derrière la nuque.

Au moins six viols entre 1986 et 1994
Mais le dossier criminel du «Grêlé» ne se limite pas à ces meurtres. L'ancien policier et gendarme est également soupçonné du viol d'au moins six jeunes filles, dont trois sont avérés. Outre celui de la petite Cécile, les premières recherches de la police en 1986 ont permis d'établir que, quelques semaines auparavant, le 7 avril, François Verove avait également violé Sarah, âgée de 8 ans, au quatrième sous-sol de son immeuble place de la Vénétie, dans le 13e arrondissement de Paris. La très jeune victime avait également été piégée dans l'ascenseur par le tueur en série. Quelques mois plus tard, le 26 octobre 1987, Marianne, 14 ans, était agressée sexuellement à son tour dans son immeuble du 14e arrondissement. Tout comme Sarah, elle n'a pas été tuée. Enfin, le «Grêlé» pourrait aussi être coupable du viol d'Ingrid, 11 ans, le 29 avril 1994. La jeune fille avait été retrouvée attachée à un radiateur dans une ferme abandonnée à Saclay (Essonne), après avoir été enlevée, rappelle Le Parisien. Quelques années plus tard, elle a reconnu le «Grêlé» grâce au portrait-robot.

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Message par mimou Mer 20 Oct - 16:52

LE RÉSUMÉ :
CRIMES vous propose une enquête exceptionnelle autour d'un incroyable cold case ! Trente-cinq ans après, le portrait-robot du tueur en série surnommé « Le Grêlé » a pris les traits de François Vérove, ancien gendarme et policier. Mercredi 29 septembre 2021, un homme, âgé de 59 ans, est retrouvé mort au Grau-du-Roi dans le Gard. Un simple suicide qui aurait pu passer inaperçu s'il n'avait pas laissé une lettre dans laquelle il avoue avoir commis des crimes dans les années 1980 et jusqu'en 1997. C'est alors que la question se pose : et si c'était « le Grêlé », l'un des plus grands tueurs en série français recherché depuis 35 ans ?24h plus tard, le verdict est sans appel : François Vérove est bien identifié comme « le Grêlé », confondu par des analyses ADN. Il est l'auteur de quatre meurtres et six viols commis dans la région parisienne entre 1986 et 1994. Mais qui est cet homme derrière le portrait-robot ? Comment a-t-il pu passer entre les mailles du filet des enquêteurs durant 35 ans ? Et s'il y avait eu d'autres victimes ?

LE REPLAY DE CRIMES

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Message par mimou Mar 19 Oct - 16:59

Affaire du "Grêlé" : portrait de Christian le Jallé, policier à la Crim', qui a traqué le tueur pendant 28 ans
09h00 , le 17 octobre 2021
ParStéphane Joahny
ABONNÉS Un policier de la Crim' taiseux, renfrogné, tenace... Christian Le Jallé a mis fin au parcours du tueur en série François Vérove.
Portrait-robot du tueur réalisé en 1986 après le viol et le meurtre de Cécile Bloch
Portrait-robot du tueur réalisé en 1986 après le viol et le meurtre de Cécile Bloch (MaxPPP)
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Le 29 septembre dernier, une traque vieille de trente-cinq ans s'est achevée. La comparaison ADN a, ce jour-là, confirmé que le policier et ancien gendarme en retraite qui s'est suicidé dans le Gard était bien l'homme recherché par la Crim' depuis 1986. Pour Christian Le Jallé, qui dirige le groupe "cold cases" de la brigade criminelle, c'est l'épilogue d'un dossier qu'il a porté, parfois seul, pendant vingt-huit ans. "Je pense qu'il a ressenti une joie énorme, profonde, témoigne un cadre de la PJ parisienne. Mais, fidèle à sa personnalité, il n'a absolument rien laissé paraître…"

"Pour moi, c'est ce que j'appelle un grand flic, à sa façon, c'est-à-dire très réservé mais surtout précis, technique, investi." Le compliment n'est pas anodin. Il sort de la bouche de Corinne Hermmann. L'avocate, incontournable dans tous les dossiers de tueurs en série, n'est pas connue pour mâcher ses mots envers policiers et magistrats. "Si on sait aujourd'hui qui est le Grêlé, poursuit-elle, c'est grâce à lui et au binôme qu'il a composé avec la juge." Le rôle de la magistrate, Nathalie Turquey, en charge du dossier depuis décembre 2014, a été publiquement salué. Mais qui est Christian Le Jallé, ce commandant divisionnaire en poste à la brigade criminelle qui n'a jamais lâché la traque du serial killer?

Un dossier au fil du temps

Pas de photo et à peine deux occurrences : même Google ne sait quasiment rien de lui. Et il ne faut pas compter sur l'intéressé, qui n'a pas souhaité rencontrer le JDD, pour en savoir plus. Originaire du Finistère, le lieutenant Le Jallé a intégré la Crim' en février 1993. "Il a commencé comme 6e de groupe, celui qui se tape les enquêtes de ­voisinage, les vérifications, quelques auditions de témoins", résume un ancien. Mais le groupe qui l'a ­accueilli est celui qui a en charge l'enquête ouverte le 5 mai 1986 pour le viol et le meurtre de Cécile Bloch dans un sous-sol du 19e arrondissement de Paris. En 1994, une fillette de 11 ans, Ingrid, vient rejoindre la liste des victimes (Sarah, 8 ans, Cécile, 11 ans, Marianne, 14 ans) qui seront scientifiquement attribuées au même tueur en 1996 grâce aux expertises génétiques. Le profil du pédocriminel traqué par la Crim' sous le surnom du Grêlé se complexifie en 2001 quand l'ADN révèle son implication dans le double meurtre sadique d'une baby-sitter allemande et de son employeur dans le Marais à Paris en avril 1987.

Lire aussi - Affaire Grégory, disparition d'Estelle Mouzin : la France tente de rattraper son retard dans les "cold-case"

Même si ce n'est évidemment pas le seul dossier qui le mobilisera au fil du temps (Guy Georges, les attentats de 1995…), celui-ci ne le quittera plus. Tout comme la photo de la petite Cécile Bloch accrochée aux murs chargés d'histoire du 36, quai des Orfèvres, et qui le suivra dans les bureaux modernes du Bastion, dans le 17e, que la PJ rejoint en 2017. "A la Crim', personne n'est propriétaire d'un dossier, il appartient au groupe. La seule exception, confie un ancien taulier, c'est le Grêlé, parce que Christian était celui qui le connaissait le mieux et qu'il n'a jamais lâché."

Enquêteur acharné

Comment vit-on une traque aussi longtemps infructueuse jusqu'au ciblage massif de 750 anciens gendarmes qui s'est révélé ­gagnant? "Je pense que ça a dû être dévastateur pour lui, avance un ancien de la maison. A une période, il était même moqué en interne comme le gars obsédé par sa vieille affaire." "C'est un besogneux, mais dans le bon sens du terme, témoigne un policier qui a longtemps travaillé à ses côtés. Vous ne le verrez jamais traîner près de la machine à café. Avec la hiérarchie, il rend compte, mais il n'est pas à tu et à toi avec les chefs. Il y en a qui fédèrent par leur ­charisme ou leur côté déconneur, lui c'est par la compétence. Il est très cultivé, agréable, mais c'est vrai que c'est un taiseux, un solitaire, qui ne parle jamais de sa vie privée, de ses enfants…"

Même Frédéric Péchenard, qui se faisait un devoir de bien connaître ses hommes et leur ­famille lorsqu'il a dirigé la brigade de 2000 à 2003, n'a pas réussi à percer la carapace de celui qu'il qualifie d'"enquêteur acharné". "J'ai quitté la Crim' il y a dix-huit ans avec un regret, celui de ne pas avoir résolu cette affaire, raconte-t-il. J'y repasse depuis deux à trois fois par an, et à chaque fois je viens saluer Christian et prendre des nouvelles de l'enquête. Ce type mérite la médaille d'or!" C'est celle de l'ordre national du mérite qui lui est destinée.

En 2022, Christian Le Jallé sera éligible à la retraite. La prendra-t‑il? Rien n'est moins sûr à l'heure où commence, pour l'unité d'analyse criminelle des affaires classées et d'analyse comportementale (UAC3) qu'il pilote, un autre volet de l'enquête sur le Grêlé : reconstituer le parcours de vie du tueur en série et identifier d'éventuelles nouvelles victimes.

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l'épilogue - Page 13 Empty Comment la brigade criminelle a piégé «le Grêlé» après 35 ans de traque

Message par mimou Lun 18 Oct - 21:37

Comment la brigade criminelle a piégé «le Grêlé» après 35 ans de traque
Par Christophe Cornevin
Publié le 01/10/2021 à 19:21, mis à jour le 04/10/2021 à 11:31

Un portrait robot du «Grêlé» établi en 2005. PJ
RÉCIT - Sur la trace du tueur en série, les policiers du «36» ont finalement soupçonné un ex-gendarme.

Tout comme dans l’affaire du tueur en série Guy Georges, qui avait semé la mort dans l’Est parisien lors des années 1990, l’identification de celui que les policiers appellent «le Grêlé» a été formellement établie par le laboratoire d’expertises génétiques de Nantes. Impliqué dans au moins trois meurtres, dont celui d’une fillette de 11 ans en 1986 dans le 19e arrondissement à Paris, deux viols et une quinzaine d’autres affaires sexuelles jusqu’en 1994, l’insaisissable monstre n’était autre qu’un «ancien gendarme devenu policier, désormais à la retraite» comme l’a décrit le parquet de Paris.

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Un personnage suffisamment rompu aux techniques d’investigations pour échapper à trente-cinq années de traque ininterrompue. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la brigade criminelle de Paris a pu enfin mettre un nom et un visage sur celui qui a hanté des générations d’enquêteurs. L’ADN a parlé mais François Vérove, 59 ans, est hélas parti en emportant ses secrets. Son corps sans vie a été retrouvé mercredi dans une maison qu’il venait de louer au Grau-du-Roi (Gard). Par lâcheté, il s’est suicidé avec une dose massive de médicaments. À ses côtés, les policiers ont retrouvé une lettre accablante où il reconnaît «être un grand criminel qui a commis des faits impardonnables jusqu’à la fin des années 1990». Sans jamais avouer être «le Grêlé», ni fournir la moindre précision sur ses ignominies, le dernier tueur en série connu de la PJ parisienne a juste évoqué des «pulsions passées», jurant qu’il s’était «pris en main» et n’avoir «rien fait depuis 1997». Ce qui signifie, en creux, que François Vérove aurait commis d’autres méfaits dans les trois ans qui ont suivi le dernier crime répertorié. Partant du principe qu’une trajectoire criminelle s’inscrit dans l’espace et dans le temps, les policiers du 36, rue du Bastion vont multiplier les recoupements tous azimuts.

«Il savait qu’on était dessus», souffle un proche de l’enquête. De fait, les voyants de François Vérove ont dû virer à l’écarlate quand il a reçu, le 24 septembre, un appel de la PJ de Montpellier le convoquant, mercredi dernier, pour une audition et pour se soumettre à un test génétique. Dès lundi, son épouse, ne le voyant pas rentrer, avait déclaré sa disparition.

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Brebis galeuse
En lien constant avec la juge Nathalie Turquey, vice-présidente en charge de l’instruction au tribunal judiciaire de Paris qui a repris le dossier en 1994 et dont le premier président de la cour d’appel Jean-Michel Hayat a salué la «rare perspicacité», les policiers poursuivaient une piste qui a émergé dès le début de l’enquête: celle d’une brebis galeuse au sein des forces. Dans au moins deux affaires, selon nos informations, le pervers a sorti une carte tricolore avant de commettre l’irréparable avec un troublant sang-froid. «Selon plusieurs témoignages, il avait un comportement et une manière de parler qui faisaient songer à un membre des forces de l’ordre», confie au Figaro une source informée.

Outre des gestes techniques très caractéristiques, il a aussi volontiers utilisé une paire de menottes pour entraver ses victimes. «Soit nous avions affaire à un vrai flic, soit à un copieur, ce qui n’était pas exclu car il lui arrivait de voler des choses», poursuit la même source. Faute de pouvoir disposer à l’époque d’outils précieux tels que la téléphonie ou l’exploitation de la vidéoprotection, les policiers de la brigade criminelle ont longtemps été contraints de procéder par «ciblage». C’est ainsi qu’ils ont tour à tour passé au crible les agents de sécurité, les prisonniers et même les animateurs de colonies puisque le psychopathe avait raconté à une de ses victimes avoir travaillé dans cet univers. Sans jamais désarmer, les policiers ont aussi donné des coups de sonde dans des secteurs géographiques bien particuliers. Le sud de l’agglomération parisienne figurait parmi les «zones d’actions » puisque la dernière affaire attribuée au «Grêlé» a été commise le 29 juin 1994 à Saclay (Essonne), où Ingrid, fillette de 11 ans, avait été enlevée et violée.

Une parodie de crucifixion
Décrit alors comme très maigre, maladif, blafard avec des boutons sur le visage, le spectre du «Grêlé» a conduit les policiers du «36» sur la piste d’un toxicomane. Peut-être d’un défunt malade du sida. Agissant par cercles concentriques de plus en plus larges, la Crim, qui n’a cessé de travailler de nouveaux axes d’enquête pour faire vivre la procédure, a orienté ses recherches sur d’anciens gendarmes, avec l’appui des antennes régionales de la direction centrale de la police judiciaire «Ces derniers mois, le magistrat instructeur a convoqué pour audition et sur commission rogatoire environ 750 gendarmes en poste en région parisienne à l’époque des faits», a révélé jeudi soir Laure Beccuau, la procureur de la République de Paris. C’est à ce moment-là que François Vérove, qui fait partie du nombre, comprend que ses jours sont comptés et qu’il se volatilise, non sans avoir retiré son argent de la banque peut-être dans l’espoir de financer une vaine cavale.

À LIRE AUSSICold case: à Grenoble, dans des locaux hors d’âge, quatre enquêteurs obstinés

Entre 1983 et 1988, motard, affecté à la Garde républicaine, il laisse libre cours aux pires abjections: le 5 mai 1986, il viole, étrangle et poignarde dans le cœur la petite Cécile Bloch au troisième sous-sol d’un immeuble du 19 arrondissement. Âgée de 11 ans, la jeune fille se rendait au collège quand elle a croisé sa route. Un mois auparavant le «Grêlé» laisse pour morte Sarah, 8 ans, après l’avoir violée dans les sous-sols d’un immeuble parisien. Le 26 octobre 1987, Marianne, 14 ans, survit par miracle à une agression dans le 14. Six mois auparavant, le 29 avril 1987, les cadavres d’une fille au pair allemande de 20 ans et d’un mécanicien d’Air France de 38 ans, sont retrouvés nus et suppliciés dans un appartement du Marais, à Paris. La jeune fille avait les bras en croix, comme dans une parodie de crucifixion.

Ce n’est qu’en 2001, grâce aux progrès de la police scientifique, que les affaires ont été reliées: une seule et même signature génétique apparaissait dans les scellés. En 2005, l’enquête, émaillée de portraits-robots, d’arrestations et de fausses pistes, avait notamment été marquée par des vérifications sur 250 suspects susceptibles de correspondre au profil du «Grêlé». Mais entre ceux qui étaient décédés, en prison, à l’étranger ou encore avec un alibi, elle n’avait, une fois encore, pas abouti. «En tant que policier, une affaire me hante, c’est celle du “Grêlé”, confiait récemment au Figaro Frédéric Péchenard, ancien grand patron de la brigade criminelle. (…) Vingt fois, on a pensé l’avoir identifié et cela conduisait à de fausses pistes. J’attends toujours, je vous l’avoue, le coup de téléphone de mes anciens collègues pour qu’ils m’annoncent: “Ça y est, on l’a trouvé!”». C’est la seule affaire qui m’a laissé vraiment un goût d’inachevé et que j’aimerais, avant de mourir, voir solutionnée.» Comme ses pairs, l’ex-grand flic éprouve un profond soulagement.

À voir aussi - Âge, profil, indices: les critères d’une disparition inquiétante


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Message par mimou Dim 17 Oct - 19:21

Affaire du "Grêlé" : 35 ans après les faits, un ex-gendarme avoue être le tueur et se suicide
15h19 , le 30 septembre 2021, modifié à 17h52 , le 30 septembre 2021
ParRedaction JDD
Il était recherché par la police depuis 35 ans, notamment pour le meurtre en 1986 de Cécile Bloch, âgée de 11 ans. François V. a été retrouvé mort mercredi soir dans un logement du Grau-du-Roi (Gard). Une comparaison ADN doit encore confirmer qu'il est bien "Le Grêlé".
Capture d'écran Complément d'enquête.
Portrait robot du "Grêlé". (Capture d'écran Complément d'enquête. )
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Un suicide et un courrier. Suspecté d'être "Le Grêlé", François V… a été retrouvé mort mercredi soir dans un logement du Grau-du-Roi, dans le Gard. La thèse du suicide par absorption médicamenteuse est pour l'heure privilégiée par les enquêteurs. Selon Le Parisien, il aurait d'ailleurs laissé un courrier posthume dans lequel il reconnaîtrait être le tueur au visage grêlé qui a frappé à Paris dans les années 1980. Période durant laquelle il était en poste dans la gendarmerie en région parisienne. Selon Le Point, François V. avait reçu une convocation pour un prélèvement ADN ordonné par une juge parisienne. L'homme, qui ne pouvait ignorer la présence de son ADN sur plusieurs scènes de crime, se savait recherché depuis plus de 35 ans par la police. Il aurait préféré mettre fin à ses jours plutôt que de rendre des comptes.

Trois meurtres, six viols. En mai 1986, une fillette de 11 ans, Cécile Bloch, est retrouvée violée et étranglée au sous-sol de son immeuble dans le 19e arrondissement de Paris. Les premiers témoignages relatent la présence d'un homme sur les lieux du crime, âgé d'une vingtaine d'années, grand, dont la peau présente des traces d'acné ou de variole. C'est ainsi que le surnom du tueur présumé naît. Une description physique atypique, puis une trace ADN, qui se retrouveront sur d'autres scènes de crimes. Le suspect est également impliqué dans un double meurtre : celui de Gilles Politi, 38 ans et Irmgard Mueller, 20 ans, tués en 1987 dans le Marais à Paris, puis dans six autres viols, commis entre 1986 et 1994.


Un cold case emblématique. Pour la police judiciaire de Paris, c'est une affaire emblématique qui trouve peut-être enfin son épilogue. Jamais la Crim' n'a refermé ce dossier. Une comparaison ADN doit encore confirmer scientifiquement que le Grêlé et François V. sont bien le même homme.

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l'épilogue - Page 13 Empty comment 35 ans de traque ont révolutionné les méthodes d'enquête

Message par mimou Dim 17 Oct - 13:22

ADN dans l'affaire "Le Grêlé" : comment 35 ans de traque ont révolutionné les méthodes d'enquête

Le portrait robot qui avait été établi en 1986 après la mort de la jeune Cécile Bloch.Le portrait robot qui avait été établi en 1986 après la mort de la jeune Cécile Bloch. DR
   
Faits divers, France - Monde
Publié le 01/10/2021 à 18:27 , mis à jour à 18:30
l'essentielLes décennies où juges et policiers ont recherché presque sans relâche un tueur en série au visage grêlé, identifié finalement comme étant François Vérove, ont mobilisé de nouvelles méthodes et ouvert la voie à d’autres traques. Récit d'une enquête hors normes.

C’était le spectre du 36 quai des Orfèvres, une obsession et un défi transmis sur des générations d’enquêteurs et de magistrats. Cette quête s’est achevée jeudi avec une expertise génétique. L’examen a formellement identifié François Vérove, un ancien gendarme et policier de 59 ans qui s’est suicidé le 29 septembre au Grau-du-Roi (Gard), comme l’auteur de quatre homicides atroces et de plusieurs viols commis de 1986 à 1994. La hiérarchie judiciaire vit cet aboutissement comme un immense soulagement, voire une fierté. Dans un rarissime communiqué de félicitations à la juge qui a dénoué l’affaire en convoquant Vérove, le premier président de la cour d’appel de Paris, Jean-Michel Hayat, a écrit : "Mme Nathalie Turquey honore l’institution judiciaire toute entière".


A lire aussi : REPORTAGE. Affaire "le Grêlé" : à Prades-le-Lez, le tueur François Verove a laissé le souvenir d'un homme "avenant"

Quand tout commence, dans l’est parisien, le 5 mai 1986 au petit matin, Nathalie Turquey est une toute jeune femme et la police et la justice française sont encore dans la préhistoire. On travaille sur les empreintes digitales, le porte-à-porte, les portraits-robots, avec de poussiéreux fichiers de papier non centralisés nationalement. Un homme a violé, poignardé et étranglé Cécile Bloch, une fillette de 11 ans emmenée au sous-sol de son immeuble alors qu’elle partait seule à l’école. L’enquête montre que l’auteur a froidement préparé le crime en se ménageant les accès. Le demi-frère aîné de Cécile, Luc Richard, a croisé ce matin-là le tueur. Il se rappellera toute sa vie des mots échangés. "Il m’a parlé de manière très audacieuse, très polie, trop. Il m’a dit quelque chose comme ‘passez une très, très bonne journée’", se rappelait-il en 2015. Il apparaît immédiatement qu’un mois auparavant, une autre fillette de huit ans, Sarah, a été laissée pour morte après avoir été violée dans des circonstances identiques, dans un quartier très proche.


Les années passent, mais au « 36 » un enquêteur garde le dossier
À l’époque, la notion de crimes en série apparaît à Paris comme un phénomène américain. Il n’existe pas de fichier national ni de méthodes destinées à identifier des séries criminelles. L’expertise ADN, qui fait alors de timides débuts au Royaume-Uni, est inconnue en France. Luc Richard, étudiant en biologie, a beau suggérer d’y avoir recours, il n’est pas entendu. La brigade criminelle établit cependant un portrait-robot de l’auteur. Celui-ci montre un homme de 20 à 30 ans au visage grêlé, conséquence d’une acné ou d’une affection dermatologique, ce qui donnera le surnom de "tueur au visage grêlé".

A lire aussi : Affaire du "Grêlé" : l'ancien gendarme justifie ses meurtres et viols par des "pulsions" dans sa lettre d'adieu

Faute de pistes, un non-lieu est rendu en 1992. Les années passent mais au "36", un enquêteur garde le dossier en mains propres durant des années et le transmettra à ses successeurs. "C’était le principal échec du service. La ‘crim’ était hantée, taraudée par cette affaire", se souvient la journaliste Patricia Tourancheau, qui a suivi l’unité pendant toute cette période. Tout suspect "plausible" arrêté pour autres motifs est interrogé, son passé vérifié. En 1996, l’usage de l’ADN se développe en France et une nouvelle juge a l’idée de le rechercher dans les pièces à conviction de l’affaire, ce qui fournira l’empreinte génétique du tueur. Des comparaisons "sauvages" (il n’y a pas encore de fichier) montrent alors que le "grêlé" est l’auteur de plusieurs viols, notamment celui d’une fillette de onze ans commis après un enlèvement en forêt en juin 1994, à Mitry (Seine-et-Marne). Le dossier Bloch est rouvert.

L’hypothèse taboue d’un policier ou d’un gendarme
Lors de ces viols, le "grêlé" s’est à chaque fois fait passer pour un policier, exhibant une carte tricolore, des menottes. Pour mettre en confiance ses victimes, il parle le jargon policier. Serait-il policier ou gendarme ? Cette hypothèse restera vaguement taboue. Les services enquêteurs remuent pourtant ciel et terre. Ainsi, les propriétaires de plus de 10 000 véhicules Volvo du type de celui qui a servi à l’enlèvement de Mitry sont passés au crible au fil des ans, sans succès. En 2001, le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG, créé entretemps en 1998), où est versé l’empreinte du grêlé, montre que le 29 avril 1987, il a commis un autre double crime à Paris.

A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : on vous raconte la traque du tueur et violeur en série, longue de 35 ans

L’homme a tué chez eux, après les avoir affreusement torturés, Gilles Politi, un homme de 38 ans, et sa fille au pair allemande Irmgard Müller, dont le "grêlé" était manifestement l’amant. Le dossier, également refermé judiciairement à ce moment, est alors rouvert. On passe au crible les cas des policiers ou gendarmes déjà condamnés pour abus sexuels, sans succès. Tous les tueurs en série arrêtés ou déjà incarcérés, comme Michel Fourniret, sont aussi comparés génétiquement. Les juges d’instruction, qui se succèdent, essaient tout. Au début des années 2010, est tentée dans le fichier génétique une recherche par "parentèle", une nouvelle technique qui consiste à rechercher, faute de correspondance directe, des membres même éloignés de la famille du tueur. Nouvel échec.

Pour Vérove, tout s’enchaîne en quelques jours
En 2014, Nathalie Turquey reprend le dossier et ose mettre les pieds dans le plat. Elle cible la gendarmerie, car pense-t-elle, c’est le corps de rattachement possible du tueur du fait de la localisation de l’affaire de Mitry, en 1994, près d’un centre d’entraînement. La juge fait recenser pas moins de 750 gendarmes présents à Paris à la période des faits, puis les fait convoquer un par un pour une expertise génétique comparative. C’est ce colossal travail qui a porté ses fruits quand François Vérove, convoqué le 24 septembre pour une audition le 29, a quitté son domicile familial de la Grande Motte (Hérault) le 27, loué un logement au Grau-du-Roi (Gard) où, manifestement dans l’angoisse d’être confondu, il s’est ensuite donné la mort.

A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : ce que l'on sait sur François Verove, ancien gendarme et tueur en série recherché depuis 35 ans

Même sans procès, ce dossier historique et ses milliers de procès-verbaux ouvrent la voie à d’autres traques. Le projet de loi « confiance dans la justice » voté dernièrement prévoit en effet la création d’un pôle d’instruction spécialisé à Paris sur les affaires anciennes jamais résolues. Les décrets d’application restent à signer. Didier Seban, avocat spécialisé dans ces cas, voit enfin s’ouvrir de nouvelles perspectives : "Il y a des milliers de ‘cold cases’, d’homicides non résolus. Et forcément, beaucoup de criminels de ce genre à rechercher." François Verove, lui, a fini par être retrouvé.

   
Thierry Lévêque
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REPORTAGE. Affaire "le Grêlé" : à Prades-le-Lez, le tueur François Verove a laissé le souvenir d'un homme "avenant"

François Vérove a siégé au conseil municipal de Prades-le-Lez.François Vérove a siégé au conseil municipal de Prades-le-Lez. Google Street View
   
Faits divers, France - Monde
Publié le 01/10/2021 à 16:06
l'essentielFrançois Verove, ancien gendarme, a mis fin à ses jours dans un appartement du Grau-du-Roi (Gard). Celui qui avait également été conseiller municipal à Prades-le-Lez (Hérault) a expliqué dans une lettre être celui que l'on appelle "le Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis 35 ans. Le village héraultais et sous le choc.

À Prades-le-Lez, gros village au nord de Montpellier, François Vérove a laissé le souvenir d'un homme "avenant" et "plutôt sympathique", impliqué dans la vie politique locale. Et pourtant il était le "Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis les années 1980.


"Si vous m'aviez posé la question il y a deux ou trois jours, je vous aurais répondu que j'en ai gardé une image extrêmement positive: quelqu'un de cordial, de sérieux, qui a tenu ses engagements", a confié vendredi l'ancien maire du village, Jean-Marc Lussert, qui avait pris l'ex-gendarme sur sa liste lors des municipales de 2014.
François Vérove, qui avait également appartenu à la police, jusqu'à un accident de moto en service, n'avait pas été élu. Mais il avait finalement intégré le conseil municipal en 2019, jusqu'à la fin de la législature en 2020, après la démission de plusieurs conseillers.


"Il était un peu tatillon"
Etabli sur les hauteurs du village, dans une villa d'architecte qu'il s'était fait construire, l'ancien policier et gendarme avait ensuite déménagé à la Grande-Motte, station balnéaire proche de Montpellier. Et il ne s'était pas porté candidat aux dernières municipales. Il "représentait la droite républicaine", poursuit Jean-Marc Lussert, en marquant sa "surprise totale" et son "incompréhension" après les révélations sur son ancien colistier, auteur de l'un des plus vieux "cold cases" de France: "Il était un peu tatillon, il insistait sur le respect des règles, de stationnement par exemple. Il se les appliquait lui-même, et ça me semblait logique pour un ancien gendarme", ajoute-t-il.

A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : on vous raconte la traque du tueur et violeur en série, longue de 35 ans

Depuis trente-cinq ans, les enquêteurs étaient sur la trace d'un inconnu au visage grêlé, soupçonné de cinq crimes commis entre 1986 et 1994. Il est notamment soupçonné d'avoir tué et violé la petite Cécile, 11 ans, retrouvée morte dans le sous-sol de son immeuble dans le XIXe arrondissement de Paris en mai 1986, et d'avoir étranglé un couple dans le quartier du Marais en 1987.  "Ces derniers mois", le magistrat instructeur avait convoqué quelque 750 gendarmes en poste en région parisienne à l'époque des faits, a expliqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué jeudi soir.

"Quelqu'un d'intéressant"
L'un d'entre eux, "un homme de 59 ans, domicilié dans le Sud de la France, convoqué le 24 septembre pour une audition le 29 septembre, a été déclaré disparu par son épouse" le 27 et retrouvé mort le 29 au Grau-du-Roi, dans le département voisin du Gard, toujours selon Mme Beccuau. Il s'agissait donc bien de François Vérove, l'ancien conseiller municipal de Prades-le-Lez, dont l'ADN correspond au profil génétique retrouvé sur plusieurs scènes de crime du "Grêlé".

A lire aussi : Affaire du "Grêlé" : l'ancien gendarme justifie ses meurtres et viols par des "pulsions" dans sa lettre d'adieu

Dans les rues de cette commune plutôt bourgeoise de 5 500 habitants, reliée à Montpellier par une vallée de vignes et de bosquets, la nouvelle s'est vite répandue tout au long de la journée de vendredi. "Ça fait peur de savoir qu'il était là. Et en plus qu'il était actif à la mairie", disent de concert Véronique et Sylvie, deux assistantes maternelles abordées alors qu'elles promenaient de jeunes enfants derrière l'Hôtel de ville, où la maire écologiste actuelle, Florence Brau, a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas s'exprimer sur l'affaire.

A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : ce que l'on sait sur François Verove, ancien gendarme et tueur en série recherché depuis 35 ans

Quinquagénaire marié et père de famille, François Vérove "ne dégageait pas l'image de quelqu'un de méchant". Il "était plutôt sympa", se souvient Patrick Idelman, qui l'avait côtoyé alors qu'il couvrait la politique locale, plutôt agitée, pour le quotidien Midi Libre : "C'était quelqu'un d'intéressant, qui avait des idées sur l'information communale, sur les réseaux sociaux", ajoute l'ancien correspondant de presse. Lors de la campagne pour les élections municipales de 2014, François Vérove "tenait la permanence pour l'équipe du maire", se souvient Serge Aliot, ancien conseiller municipal: "Il était sympathique, il m'avait même offert une paire de gants de motard de la police, neufs".


   
La Rédaction avec AFP
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Message par mimou Dim 17 Oct - 13:03

Affaire "le Grêlé" : le fils d'une amie d'enfance de François Vérove témoigne

Le fils d'une amie d'enfance de François Vérove témoigne d'un homme de "confiance" pour sa mèreLe fils d'une amie d'enfance de François Vérove témoigne d'un homme de "confiance" pour sa mère Police nationale
   
Affaire du "Grêlé", Faits divers, France - Monde
Publié le 04/10/2021 à 11:59
l'essentielCe jeudi 30 septembre, François Vérove a été identifié comme étant le tueur et violeur en série surnommé "le Grêlé". Le fils d'une de ses amies d'enfance témoigne sur leur relation.

Ce jeudi 30 septembre, François Vérove a été identifié post-mortem comme étant le tueur et violeur en série surnommé "Le Grêlé". Le criminel, recherché depuis 35 ans, était responsable du meurtre et viol de Cécile Bloch en 1986, ou encore de ceux Gilles Politi et d'Irmgard Muller en 1987. Alors qu'il était convoqué pour un test ADN dans le cadre de l'enquête sur "Le Grêlé", François Vérove s'est suicidé, avouant être le tueur en série dans une lettre posthume. Des aveux confondus par son ADN, correspondant à celui trouvé sur les scènes de crime.


Gendarme, policier, élu municipal ; François Vérove semblait avoir une vie classique. Derrière lui, ses proches témoignent. Le fils d'une amie d'enfance de François Vérove témoigne auprès de BFMTV d'un homme de "confiance" pour sa mère, lorsqu'ils habitaient dans le Nord à Marcq-en-Baroeul.

"Un soir il lui propose de se suicider tous les deux"
"Ils avaient de longues discussions parfois, ils se racontaient leurs vies, ce qui se passait bien, ce qui ne se passait pas bien. Ils parlaient beaucoup de leurs états d'âme, de leurs problèmes" témoigne le fils d'une ancienne amie de François Vérove. Selon le jeune homme, celui qui s'est avéré être "Le Grêlé" aurait proposé à sa mère de se suicider ensemble, au cours de l'une de ses conversations.


"Il y a un soir où ils discutaient de ce qui ne se passait pas forcément bien dans leur vie, comme tout adolescent parfois on a des problèmes, des états d'âme, elle lui confiait cela et lui pareil. Il avait parfois des problèmes au niveau de sa famille, avec son père, et un soir il lui propose de se suicider tous les deux. La réaction de ma mère, évidemment, a été un petit peu un choc", raconte-t-il.

Selon le jeune homme, cette proposition "étrange" n'aurait cependant pas "brisé" leur "amitié". "A posteriori, elle se dit quand même qu'il y avait peut-être quelques petits indices qu'on n'a pas trop voulu voir. En tout cas, c'était quelqu'un qui avait l'esprit tourmenté", détaille le jeune homme.

   
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Cet ancien gendarme faisait partie de l'équipe municipale de Prades-le-Lez (Hérault).
Affaire "le Grêlé" : l'ancien gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur et violeur en série recherché depuis 35 ans
Le gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur en série appelé "le Grêlé".
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Message par mimou Dim 17 Oct - 12:59

Affaire du "Grêlé" : l'ancien gendarme justifie ses meurtres et viols par des "pulsions" dans sa lettre d'adieu
Dans cette lettre d'aveu, le "Grêlé", surnom attribué en raison des traces d'acné ou de variole sur son visage, affirme avoir commis des crimes.Dans cette lettre d'aveu, le "Grêlé", surnom attribué en raison des traces d'acné ou de variole sur son visage, affirme avoir commis des crimes. Police nationale / Twitter

Affaire du "Grêlé", France - Monde
Publié le 01/10/2021 à 10:15 , mis à jour à 16:07
l'essentielAncien gendarme de 59 ans, François Verove s'est suicidé au Grau-du-Roi, laissant derrière lui une lettre posthume dans laquelle il avoue être le "Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis les années 80.

Entre 1983 et 1994, le "Grêlé" a commis six viols et quatre meurtres, sans jamais être confondu par la justice. Ancien membre des forces de l'ordre, il a passé 35 ans en dehors du viseur des enquêteurs, jusqu'à la convocation pour un prélèvement ADN. Sentant l'étau se resserrer, François Verove vide ses comptes en banque, quitte son village au nord de Montpellier, et pose ses valises dans un appartement au Grau-du-Roi, loué sur la plateforme Airbnb.


À l’aide de médicaments, il se donne la mort. Un acte qu'il explique dans une lettre posthume. François Verove affirme qu'il est le "Grêlé". Au fil des mots, il explique qu'il "n'était pas bien dans vie" au moment des crimes qu'il a commis, mais qu'il s'était "pris en main" depuis 1997, et n'avait plus rien fait.


Des "pulsions"
Selon les informations de Midi Libre, il explique avoir tué et violé à cause de "pulsions", liées à son enfance. Et donne même des dates afin d'appuyer ses propos.

Rencontrer sa femme et avoir eu des enfants auraient "apaisé ses démons". "Il affirme qu'il allait mieux et qu'il n'a plus tué" depuis détaille un proche du dossier au quotidien. Enfin, il explique avoir préféré mettre fin à ses jours pour ne pas éclabousser sa famille par les révélations, et la protéger. Finalement, l'ADN prélevée sur la dépouille de cet ancien gendarme s'est révélée correspondre au profil génétique retrouvé sur quelques scènes de crime, affirme le parquet du Gard ce jeudi 30 septembre.


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Message par mimou Dim 17 Oct - 10:56

Suicide du "Grêlé" : on vous raconte la traque du tueur et violeur en série, longue de 35 ans
Photo d'illustration d'ADN.Photo d'illustration d'ADN. Mahmoud Ahmed de Pixabay
   
Faits divers, Affaire du "Grêlé", France - Monde
Publié le 30/09/2021 à 17:50 , mis à jour le 01/10/2021 à 08:25
l'essentielUn ancien gendarme du nom de François V. s'est donné la mort dans son appartement du Grau-du-Roi (Hérault) et a affirmé dans une lettre être l'auteur d'une série de viols et de meurtre survenus au cours de ces 35 dernières années. Une expertise ADN a confimé cette information. La Dépêche du Midi revient sur ce marathon judiciaire.

Après avoir avoué dans une lettre être responsable d'une série de viols et de meurtres, un ancien gendarme du nom de François V. s'est donné la mort ce mercredi 29 septembre dans un appartement du Grau-du-Roi (Hérault). L'individu était convoqué pour être auditionné dans le cadre de l'enquête sur celui que les forces de l'ordre ont appelé "le Grêlé". Celui-ci était suspecté d'avoir commis six viols et quatre meurtres particulièrement violents et sordides, entre 1983 et 1994.


A lire aussi : Montpellier : un ancien gendarme avoue être le "Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis 1986, et se donne la mort

Les enquêteurs disposaient d'un ADN partiel ainsi que de plusieurs indices, qui leur ont permis d'entendre plusieurs suspects, dont ce militaire de 59 ans. Un prélèvement ADN aurait de ce fait été réalisé pour confirmer les aveux de François V. et a confirmé son propos. Cet événement vient marquer un tournant dans ce dossier vieux de 35 ans. La Dépêche du Midi revient sur les grandes dates de l'affaire.


7 avril 1986. C'est dans le 13e arrondissement de Paris que démarre ce marathon judiciaire. La petite Sarah, 8 ans, affirme avoir été agressée par un homme qui s'est présenté comme un policier au visage irrégulier. L'agresseur a abordé sa victime dans l'ascenseur d'un immeuble. Il l'a conduite au sous-sol d'un immeuble, l'a étranglée avec un foulard avant de la laisser pour morte. Celle-ci avait en fait perdu connaissance.

5 mai 1986. Dans l'Est parisien, la petite Cécile Bloch, 11 ans, est retrouvée violée, poignardée et étranglée au sous-sol de son immeuble. L'enfant partait à l'école. Son agresseur avait préparé son coup en faisant du repérage et en bloquant l'un des ascenseurs de l'immeuble. Le demi-frère de la victime, Luc Richard, a affirmé avoir croisé le tueur ce matin-là : "Il semblait très sûr de lui. Il m’a parlé de manière très audacieuse, très polie, trop. Il m’a dit quelque chose comme : 'Passez une très, très bonne journée'", s'était confié l'intéressé. C'est lui qui sera à l'origine d'un portrait-robot désormais connu de tous : un homme alors âgé de 25 à 30 ans, au visage rugueux, celui que les forces de l'ordre vont surnommer le "tueur au visage grêlé".

A lire aussi : « Qui a tué ma petite Cécile ? »

Fin du mois de mai 1986. Luc Richard demande alors une expertise ADN : la justice ne lui donne pas raison, malgré l'absence totale de pistes. La diffusion du portrait-robot dressé par le beau-frère de Cécile Bloch est infructueuse. Toute la famille Bloch désespère. À la fin du mois de mai, elle quitte la région parisienne pour s'installer dans le Lot.

Juin 1986. Un suspect est arrêté par les forces de l'ordre. Celui-ci connaît parfaitement le quartier où résidait Cécile Bloch. L'individu avoue le meurtre de la petite fille, mais après analyse, son groupe sanguin n'est pas le même que celui du principal suspect. Cette piste est écartée.

27 octobre 1987. Dans la rue Boulitte, toujours à Paris, un homme se faisant passer pour un policier aborde une fille de 14 ans. La menaçant avec une arme à feu, il l'accompagne à son domicile et la viole sans la tuer. Celui-ci part en volant des objets. Le mode opératoire interroge les enquêteurs : ces derniers présentent un portrait du suspect. La victime identifie son agresseur mais affirme cependant qu'il avait "le visage lisse".

Fin 1987. La police parisienne recense une dizaine de crimes semblables à ceux qui ont été commis par "le Grêlé". Deux femmes ont été tuées par le suspect : l'une avait 26 ans, l'autre 34 ans.

1989. La mère de Cécile Bloch meurt dans un accident de la circulation.

1993. Le juge d'instruction chargé de l'affaire ordonne un non-lieu faute d'éléments suffisants pour identifier l'auteur des faits. La brigade criminelle de Paris maintient le dossier ouvert.

Été 1994. Dans la commune de Miltry-Mory (Seine-et-Marne), la gendarmerie enquête sur l'enlèvement suivi du viol d'Ingrid, âgée de seulement 11 ans. La jeune victime est embarquée à bord d'un véhicule de type Volvo ou Nissan blanc par un homme qui se fait passer pour un policier. La jeune fille est emmenée dans le département de l'Essonne. Un suspect est alors interpellé, mais sera mis hors de cause. Ingrid de son côté identifie clairement son agresseur en voyant le portrait-robot du "Grêlé".

26 avril 1996. Le 36 Quai des Orfèvres relance à nouveau le dossier et obtient l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire. "La Crim" profite alors de l'essor des expertises ADN, et se penche sur les nombreuses pièces à conviction qui ont été gardées dans ce dossier. La génétique va permettre d'établir le lien entre "le Grêlé" et de nombreuses affaires de viols.

2001. La science permet d'établir un lien entre "le Grêlé" et un terrible affaire de meurtre. Le 29 avril 1987, le suspect a tué Gilles Politi, un homme de 38 ans, et sa fille au pair allemande, Irmgard Müller, 21 ans, à leur domicile. La jeune fille a été retrouvée attachée à son lit, comme crucifiée. Le trentenaire lui était allongé sur le lit les mains et les pieds liés. Tous deux ont été torturés avec une cigarette et un couteau.


2011. Le père de la petite Cécile, Jean-Pierre Bloch, meurt à Cahors.

2012. Gérard Caddeo, juge d'instruction, lance une expertise ADN rarissime "par parentèle". Il s'agit de rechercher dans le fichier des empreintes génétiques des parents du tueur. Sans succès.

2021. Un ancien gendarme du nom de François V., se donne la mort dans un appartement du Grau-du-Roi (Hérault) et affirme dans une lettre être "le Grêlé". Une expertise ADN a confirmé les propos de cet ancien militaire.

   
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Message par mimou Dim 17 Oct - 10:50

Suicide du "Grêlé" : ce que l'on sait sur François Verove, ancien gendarme et tueur en série recherché depuis 35 ans
Cet ancien gendarme faisait partie de l'équipe municipale de Prades-le-Lez (Hérault).Cet ancien gendarme faisait partie de l'équipe municipale de Prades-le-Lez (Hérault). Twitter
   
Faits divers, Affaire du "Grêlé", France - Monde
Publié le 30/09/2021 à 19:45 , mis à jour le 01/10/2021 à 11:53
l'essentielUn ancien gendarme, François Verove, s'est donné la mort ce mardi dans son appartement du Grau-du-Roi. Dans une lettre posthume, il affirme être le "Grêlé", un tueur et violeur en série recherché depuis plusieurs décennies. Ce jeudi 30 septembre, les analyses ADN ont confirmé ses propos.

C'est une véritable page qui pourrait se tourner dans le vaste dossier qui entoure l'affaire dite du "Grêlé", un homme suspecté de multiples viols et meurtres sur ces 35 dernières années. Un ancien gendarme, François Verove, a été retrouvé mort ce mercredi 29 septembre dans un appartement au Grau-du-Roi. Dans une lettre, celui-ci a affirmé être celui que l'on appelle "le Grêlé". Selon Le Parisien, l'intéressé aurait expliqué, dans une lettre ne pas s'être senti "bien dans sa vie" à l'époque des faits. Il assure s'être "pris en main" depuis et n'avoir "rien fait" depuis 1997.


Le "Grêlé" était un élu municipal
Selon nos confrères de Midi Libre, cet ancien gendarme faisait partie de l'équipe municipale de Prades-le-Lez (Hérault) lors du précédent mandat. "Il était sur la liste en 2014, mais il n'était pas en position de siéger", se souvient Jean-Marc Lussert, ancien maire de la commune de Prades-le-Lez. François Verove était alors quinquagénaire et venait de s'installer dans le village héraultais en 2013. Il a par la suite déménagé en 2019 à La Grande-Motte.

À Prades-le-Lez, "il y a eu des démissions, et il a intégré le conseil en 2019. Il n'avait pas de fonction particulière, si ce n'est qu'il aimait bien tout ce qui est réseaux sociaux, il s'occupait notamment de la communication de la liste", décrit l'ancien maire qui parle d'un homme obligé de s'appuyer sur une canne pour marcher. En effet, François Verove partageait sur Twitter de nombreux postes créés sur Facebook pour promouvoir les actualités de la municipalité.


François Verove partageait sur Twitter les actualités de sa municipalité.François Verove partageait sur Twitter les actualités de sa municipalité. Capture d'écran Twitter
Gendarme dans la garde républicaine
Entre 1983 et 1988, François Verove était gendarme, en poste dans la cavalerie de la garde républicaine. Il aurait ensuite rejoint la police nationale après son passage dans l'armée, selon les informations du Parisien. Là, il est motard, membre de la brigade des mineurs puis délégué syndical dans le sud de la France. "C’était quelqu’un de calme, de posé, se souvient un ancien collègue. Il avait une voix douce, c’était un gentil, un camarade serviable qui cherchait en permanence à régler les conflits" assure un de ses anciens collègues auprès du quotidien parisien.

Il avait déménagé à La Grande-Motte
"Pour se rapprocher de la mer avec sa femme", François Verove avait déménagé, depuis six ans, dans le quartier des Goélands à La Grand-Motte. Personnage serviable et investi dans la vie de la commune, il avait organisé une réunion pour créer un système de soutien entre voisins.

"Cet été on le voyait passer avec son vélo électrique à grosses roues, il tirait une petite remorque dans laquelle ses petits-enfants prenaient place pour aller à la plage" rajoute une de ses voisines. Sa femme a, quant à elle, été exfiltrée de son domicile par les gendarmes ce jeudi.

Une lettre posthume
Dans un appartement du Grau-du-Roi, François Verove s'est donné la mort, peu de temps avant sa convocation au commissariat pour un prélèvement ADN. Selon les informations de Midi Libre, il se justifie dans cette lettre, en expliquant avoir eu des "pulsions". Il affirme avoir eu des problèmes dans son enfance, cause de ces meurtres et viols en série. Rencontrer sa femme et avoir eu des enfants aurait "apaisé ses démons", puisqu'il assure depuis n'être plus passé à l'acte depuis, selon le quotidien.

Avant sa convocation, il aurait préféré se suicider dans un souci de protection de sa famille. Il n'aurait pas voulu qu'elle soit trop éclaboussée par les révélations.

   
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Message par mimou Dim 17 Oct - 10:45

Affaire "le Grêlé" : l'ancien gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur et violeur en série recherché depuis 35 ans
Le gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur en série appelé "le Grêlé".Le gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur en série appelé "le Grêlé". Portrait-robot / police nationale

Faits divers, Affaire du "Grêlé", France - Monde
Publié le 30/09/2021 à 22:40 , mis à jour le 01/10/2021 à 07:17
l'essentielLes analyses ADN ont parlé : le militaire qui a été retrouvé mort au Grau-du-Roi (Gard) est bel et bien le tueur en série que l'on appelle "le Grêlé". L'individu, recherché depuis 35 ans est l'auteur de multiples viols et meurtres.

La science a donné son verdict. Ce jeudi 30 septembre, les analyses ADN ont parlé : selon une information communiquée par le Parisien, le gendarme qui s'est suicidé et qui a été retrouvé mort dans un appartement du Grau-du-Roi (Gard) est bien le tueur et violeur en série recherché depuis près de 35 ans, aussi appelé "le Grêlé". Ses empreintes correspondent à celles qui ont été retrouvées sur plusieurs scènes de crime dans les années 1980.


Cet ancien militaire de 59 ans avait fait l'objet d'une convocation au commissariat et devait faire l'objet d'un prélèvement ADN. La justice a souhaité vérifier que les empreintes des militaires qui se trouvaient en service dans le secteur où les meurtres ont été commis, soient vérifiées. Le quinquagénaire qui a mis fin à ses jours avait laissé un courrier avant sa mort dans lequel il affirmait ne pas s'être senti "bien dans sa vie" lorsqu'il a commis les faits qui lui sont reprochés. Dans cette lettre, il assurait s'être "pris en main" depuis et n'avoir "rien fait" depuis 1997. Selon une information communiquée par nos confrères de Midi Libre, ce tueur en série avait fait partie du conseil municipal du petit village de Prades-le-Lez (Hérault), depuis 2014.


Au moins six viols et quatre meurtres
L'individu était suspecté de six viols et quatre meurtres entre 1983 et 1997. À Paris, il aurait poignardé et violé Cécile Bloch, 11 ans, le 5 mai 1986, et tué Gilles Politi, 38 ans, et Irmgard Mueller, 20 ans, le 29 avril 1987. Dans la cité de Beauval, en Seine-et-Marne, il serait l'auteur du meurtre de Karine Leroy, 19 ans, qui a disparu le 9 juin 1994. Six autres viols commis entre 1986 et 1994 lui sont également imputés.

Ce retraité aurait quitté son domicile d'un village près de Montpellier puis loué un logement Airbnb au Grau-du-Roi. Il aurait également vidé ses comptes en banque avant de se donner la mort.


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l'épilogue - Page 13 Empty synthèse de l'affaire du grêlé-la dépêche-

Message par mimou Dim 17 Oct - 9:35

Tueur au visage "grêlé" : l'article à lire pour tout savoir sur cette affaire de meurtres et de viols en série

Le premier portrait robot du "Grêlé"Le premier portrait robot du "Grêlé" DR

Faits divers, France - Monde
Publié le 02/10/2021 à 07:00 , mis à jour le 05/10/2021 à 08:19
l'essentielL'ancien gendarme François Vérove, qui a avoué dans une lettre être le tueur et violeur en série surnommé "le Grêlé", s'est suicidé dans le Gard cette semaine. Il était recherché depuis les années 1980. Une affaire hors-norme vieille de 35 ans que la Dépêche du Midi vous résume.

Un homme "avenant", "plutôt sympathique" et impliqué dans la vie locale. Voilà le visage qu'affichait François Vérove à Prades-le-Lez dans l'Hérault. En réalité, cet ancien policier était un violeur et un tueur en série soupçonné de six viols et quatre meurtres commis entre 1983 et 1997. Les enquêteurs étaient sur ses traces depuis 35 ans. L'homme a mis fin à ses jours cette semaine dans un appartement du Grau-du-Roi dans le Gard. Cette affaire était le plus vieux "cold case" de France.


Quels sont les faits ?
La justice cherchait depuis 35 ans l'auteur de six viols et quatre meurtres commis dans les années 80 et 90. L'individu était soupçonné du meurtre et du viol de Cécile Bloch, 11 ans, le 5 mai 1986 à Paris ; de la mort de Gilles Politi, un mécanicien d'Air France de 38 ans, et du décès d'Irmgard Mueller, une jeune Allemande au pair de 20 ans, le 29 avril 1987 toujours à Paris. Il serait l'auteur du meurtre de Karine Leroy, 19 ans, qui avait disparu sur le chemin du lycée le 9 juin 1994 à Beauval en Seine-et-Marne. Six autres viols commis entre 1986 et 1994 lui sont également imputés.


Depuis 35 ans, la justice ne disposait que d'un portrait-robot et d'une trace ADN jusqu'à ce que la brigade criminelle resserre l'étau sur François Vérove. Cet ancien militaire de 59 ans avait été convoqué le 29 septembre au commissariat et devait subir un prélèvement ADN comme 750 gendarmes avant lui.

Surnommé "le Grêlé", il a mis fin à ses jours dans une maison louée au Grau-du-Roi dans le Gard.


C'est dans cette maison que François Vérove s'est donné la mort au Grau-du-Roi.C'est dans cette maison que François Vérove s'est donné la mort au Grau-du-Roi. Photo MaxPPP
A lire aussi : Affaire "le Grêlé" : l'ancien gendarme qui s'est suicidé est bien le tueur et violeur en série recherché depuis 35 ans

Que sait-on de cet homme ?
François Vérove a été gendarme entre 1983 et 1988 au sein de la cavalerie de la Garde républicaine. Il rejoint ensuite la police nationale. Il a été motard, membre de la brigade des mineurs ou encore délégué syndical. Retraité depuis quelques années, après un accident de moto en service, il avait acheté une grande maison d'architecte à Prades-le-Lez au nord de Montpellier. Il avait été intégré le conseil municipal en 2019 jusqu'en 2020. Il avait alors déménagé à la Grande-Motte. François Vérove est marié, père de famille et a des petits-enfants.

François Vérove alias "le Grêlé".François Vérove alias "le Grêlé". Photo DR
François Vérove et sa famille habitaient dans cette maison à La Grande-Motte.François Vérove et sa famille habitaient dans cette maison à La Grande-Motte. Photo MaxPPP
A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : ce que l'on sait sur François Verove, ancien gendarme et tueur en série recherché depuis 35 ans

Pourquoi est-on sûr que c'est lui le tueur en série ?
Avant de se donner la mort à l'aide de médicaments, François Vérove a laissé une lettre posthume. Il y avoue qu'il est "le Grêlé", l'homme traqué depuis 35 ans. Il explique qu'il "n'était pas bien dans sa vie", évoque des "pulsions" liées à son enfance et qu'il s'était "pris en main" depuis 1997 après avoir rencontré sa femme et avoir eu des enfants. Il explique aussi avoir préféré la mort pour ne pas éclabousser sa famille et la protéger.

L'identité du "Grêlé" a été confirmée par les prélèvements ADN. La trace ADN que possédaient les enquêteurs depuis les années 80 et le prélèvement effectué sur la dépouille de François Vérove ont été comparés. Elles matchent. Ce qui permet de confirmer l'identité du tueur en série.

"C'est la grande affaire criminelle du 36 [quai des Ordèvres, NDLR] que la Crim' n'avait pas résolue. À plusieurs reprises, on a cru tenir le coupable, mais non", se réjouit Frédéric Péchenard, l'ancien grand patron de l'institution policière.

A lire aussi : Suicide du "Grêlé" : on vous raconte la traque du tueur et violeur en série, longue de 35 ans

Qui étaient ses victimes ?
- Cécile Bloch, fillette de 11 ans, est retrouvée morte en 1986 dans le 19e arrondissement de Paris. Son corps était caché sous la moquette d'un local technique de la résidence où elle habitait. La jeune fille a été violée, poignardée et étranglée. C'est le témoignage du demi-frère de Cécile, qui avait croisé "le Grêlé" dans l'ascenseur, qui a permis d'établir le portrait-robot. Le père de Cécile, Jean-Pierre, était originaire de Cahors où il était inspecteur de la Sécurité sociale. Jusqu'à sa mort en 2011, il était rongé par cette obsession : qui avait tué Cécile, sa fille. En 2004, il déclarait à La Dépêche : "Personne n'enterrera l'affaire. Personne. Même si je disparais".

Cécile Bloch a été tuée à 11 ans.Cécile Bloch a été tuée à 11 ans. Photo DR
- Gilles Politi, un mécanicien d'Air France, est retrouvé mort le 29 avril 1987 dans le Marais à Paris. Il est nu, ligoté, les bras et jambes liés dans le dos. Des brûlures de cigarette sont relevées sur son corps qui présente des incisions au niveau du cou. Il est mort par strangulation.

- Irmgard Muller, une jeune fille au pair allemande, est retrouvée dans le même appartement La jeune femme est dénudée, ficelée, bâillonnée avec les bras attachés en croix à un lit superposé d'enfant. Elle avait eu un rapport sexuel consenti avec son assassin quelques heures plus tôt, selon l'autopsie. Elle est morte par strangulation.

- Ingrid, 11 ans, est enlevée alors qu'elle fait du vélo dans l'Essonne en 1994. Violée, elle sera retrouvée attachée à un radiateur dans une ferme abandonnée.

- Karine Leroy, disparue trois jours plus tôt, est retrouvée le 12 juin 1994 à Meaux en Seine-et-Marne. Elle a une ficelle autour du cou

Cette révélation va-t-elle provoquer d'autres enquêtes ?
Une information judiciaire a été ouverte pour "viols sur mineurs de 15 ans, assassinats, tentative d'homicide volontaire, vols avec arme, usage de fausse qualité et enlèvement et séquestration sur mineur de 15 ans", a indiqué la procureure de la République de Paris Laure Beccuau. Malgré la mort de François Vérove, l'affaire n'est pas bouclée. Les enquêteurs vont maintenant reconstituer son parcours criminel.


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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:24

Crimes, mode opératoire... qui est "Le Grêlé", ce tueur en série que la police traque depuis 35 ans
Le portrait robot vieilli du Grêlé.Le portrait robot vieilli du Grêlé. DR
Faits divers, Affaire "Le Grêlé"
Publié le 30/09/2021 à 18:51
Suspecté d'être à l'origine de plusieurs meurtres et d'au moins six viols dans les années 80-90. La cavale du "Grêlé" s'est peut-être terminée ce mercredi 29 septembre dans son appartement du Grau-du-Roi dans le Gard.

Depuis plus de 35 ans, la police n'avait du Grêlé qu'un portrait-robot et une trace d'ADN. Ce tueur en série, en cavale depuis la fin des années 1980, est à l'origine de nombreux meurtres et d'au moins six viols. Presque anonyme dans l'Hérault, il était introuvable jusqu'à ce mercredi 29 septembre.

C'est après de longues années de recherches que la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres est parvenue à resserrer l'étau sur François V., un ex-gendarme. Cet homme âgé de 59 ans était installé dans un quartier résidentiel de La Grande-Motte depuis plusieurs années. Les enquêteurs l'avaient convoqué pour réaliser un ultime prélèvement ADN dans les prochains jours. Face à l'impasse de sa situation, il s'est suicidé dans un appartement de location au Grau-Du-Roi.

Une série d'horribles crimes
Tout commence le 5 mai 1986 à Paris quand la petite Cécile Bloch, 11 ans, disparaît sur le chemin de l'école. Elle sera retrouvée le jour même au sous-sol de l'immeuble familial, dans un local technique, morte. Une enquête sera ouverte le jour même. Très vite, les policiers parviennent à établir un portrait-robot du meurtrier. Il s'agit d'un jeune homme, le visage rongé par l'acné. C'est à ce moment que "Le Grêlé" fera la une des médias.

L'homme insaisissable sévira pendant près de 8 ans. Entre 1986 et 1994, trois autres meurtres et six viols lui seront imputés à Paris et en l'Île-de-France. Le 29 avril 1987, presque un an après avoir poignardé Cécile Bloch, il s'en pendra à Gilles Politi, 38 ans, mécanicien d'Air France, et Irmgard Mueller, 20 ans, jeune Allemande au pair au sein de cette famille du IVe arrondissement.

Le premier est retrouvé nu à son domicile, mort étouffé à l'aide d'un tisonnier. La seconde est découverte les bras attachés en croix avec une corde autour du cou. Tous deux présentent des marques de brûlures sur l'ensemble du corps.


En 2015, on lui attribue le meurtre de Karine Leroy, 19 ans, disparue le 9 juin 1994 alors qu'elle se rendait dans son Lycée en Seine-et-Marne.

À ces quatre meurtres, il sera également soupçonné d'avoir commis six viols sur cinq jeunes filles et une étudiante allemande.

Le garrot espagnol : son mode opératoire
Au fil des crimes, les enquêteurs parviennent à établir un mode opératoire propre aux agissements du Grêlé. Les victimes présentent toutes des marques de strangulation. C'est souvent à l'aide d'un garrot espagnol, ou d'un lacet étrangleur, que le Grêlé étouffe ses victimes, elles seront retrouvées attachées par les poignets, les chevilles ou encore les bras.

La méthode du garrot espagnol est utilisée depuis l'Antiquité. Elle sera monnaie courante sous Franco, d'où son surnom, et consiste en une strangulation à l'aide d'un manche et d'une corde. En tournant le manche, la corde se tend de plus en plus jusqu'à l'étouffement de la victime. Il s'agit d'une mort particulièrement perverse en raison de sa lenteur.

Des années de cavale
Pendant près de 35 ans, le Grêlé sera le cauchemar des enquêteurs. Si l'ADN parle, l'homme reste insaisissable. Impossible de savoir à quoi ressemble le Grêlé. Seul le portrait-robot de l'homme constituera une piste. Un ADN partiel, des indices, les recherches convergent récemment vers un homme qui, selon Le Parisien, aurait exhibé la carte professionnelle d’un membre des forces de l’ordre. Il conduirait une voiture blanche et serait également revenu "d'une colonie de vacances".


Grâce à ces pistes, les enquêteurs interrogent de multiples suspects. Ils tombent alors sur un ex-gendarme de 59 ans ayant travaillé en Île-de-France et vivant à La Grande-Motte. L'homme sera convoqué pour être auditionné à la demande d’un juge d’instruction. Il ne se présentera jamais. C'est sa famille qui alerte la police sur sa soudaine disparition quelques heures après avoir vidé ses comptes en banque.

Élu municipal dans l'Hérault
Quand ce mercredi 29 septembre, ce même homme se suicide dans son logement au Grau-du-Roi, les indices se recoupent. Les premiers éléments laissent entendre qu'une lettre a été retrouvée près de son corps. Une lettre dans laquelle il avoue être le Grêlé. Dans le courrier il explique qu'il n'était "pas bien" à l'époque des faits mais que depuis il s'était "repris en main" et n'avait rien fait depuis 1997. Selon nos informations, François V. était un élu municipal dans la commune de Prades-le-Lez (Hérault) entre 2014 et 2019.

Le cold case vieux de plus de 35 ans pourrait ainsi se conclure à l'issue d'un fait divers dans le Gard.

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L'effroyable premier crime du "Grêlé" : retour sur l'affaire Cécile Bloch, violée et tuée à 11 ans en 1986
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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:22

L'effroyable premier crime du "Grêlé" : retour sur l'affaire Cécile Bloch, violée et tuée à 11 ans en 1986
Cécile Bloch, tuée à l'âge de 11 ans.Cécile Bloch, tuée à l'âge de 11 ans. CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE/COLD CASE CANAL CRIME
Faits divers, Affaire "Le Grêlé"
Publié le 30/09/2021 à 19:23
En 1986, Cécile Boch est tuée à Paris. Le premier crime du "grêlé". Retour sur une affaire tragique.

Alors que le suicidé du Grau-du-Roi s'accuse d'être le tueur en série surnommé le "Grêlé", retour sur la première affaire qui met en avant un homme à la peau marquée. Nous sommes en 1986, à Paris. Récit.

Le lundi 5 mai 1986, peu après midi, Suzanne Bloch téléphone à sa fille, Cécile, pour s'assurer que, comme d'habitude, elle est bien rentrée déjeuner au domicile familial. Mais personne ne décroche. Un appel téléphonique au collège, rue du Noyer-Durand, lui apprend que Cécile n'est pas venue en classe.

Suzanne avertit immédiatement Jean-Pierre, son époux. Arrivé à la cité Fontainebleau, dans le 19e arrondissement de Paris, le couple trouve l'appartement vide et constate l'absence du cartable de sa fille. Il refait le trajet d'environ un kilomètre que parcourt Cécile chaque matin jusqu'à son collège. Les commerçants interrogés sur le chemin ne le rassurent pas, aucun n'a vu Cécile ce matin.

Sans attendre l'arrivée de la police, le gardien du 116 rue Petit, alerté par les parents dès leur retour, commence à chercher Cécile dans les parties communes de l'immeuble. Il est environ 14 h. Vers 15 h, au 3e sous-sol de la résidence, dans un local technique sans éclairage, servant de débarras pour les agents d'entretien et employés de la résidence, le gardien découvre, dissimulé sous un morceau de vieille moquette, le corps sans vie de la fillette.

Poignardée, violée, étranglée...
Sous les coups de 16h, l’état-major de la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres envoie une équipe sur place. Accueillis par le gardien de l’immeuble, le procureur de la République et les premiers intervenants du commissariat descendent au troisième sous-sol.

L’endroit est tellement exigu et incommode que les policiers de la crim' peuvent juste jeter un coup d’œil à tour de rôle sur le corps de la fillette. Les forces de l'ordre découvrent Cécile Bloch, une main levée et figée qui émerge de ce tapis de fortune replié sur elle.

Le procédurier Jean-Marie Zahra, le magistrat et les techniciens de l’Identité judiciaire (IJ) restent seuls pour effectuer les constatations. L’inspecteur Zahra soulève la moquette sale qu’il place sous scellés. Il l’emportera au 36. Il note tous les détails de la scène. Il voit "deux traces de strangulation" sur le cou, indique le dossier confectionné par le journal Les Jours. Mais aussi une "plaie abdominale à l’arme blanche" sous le cœur, mais pas de couteau sur le sol sablonneux. L’arme du crime a disparu.

Tee-shirt et sweat trempés de sang
Il ramasse cependant des cordelettes ayant sans doute servi à attacher l’enfant et à l’étrangler. Il remarque "du sable sur le visage, la bouche, les mains et les ongles". Il en déduit que la victime a dû être "agressée face contre terre, puis retournée". Des "excoriations des genoux et de la figure" accréditent son hypothèse.

Le bas du corps de la fillette est dénudé, d’où une "suspicion de violences sexuelles", confirmées plus tard par le légiste, qui détectera "des ecchymoses vulvaires". Des marques de "griffures d’ongles et des bleus" sur le visage et la gorge de l’enfant trahissent des coups portés pour la maîtriser.

Le procédurier décrit aussi le haut de survêtement rose, le tee-shirt et le sweat trempés de sang, et le cartable ouvert dont des cahiers se sont échappés, au milieu de bouts de bois, de ferraille, de gravats entassés par les gardiens dans cette pièce sans fenêtre.

Son demi-frère a croisé le tueur dans l'ascenseur
Les enquêteurs hésitent à inspecter le domicile de parents bouleversés par la mort de leur fille. Au troisième étage, ils pénètrent finalement chez le père et la mère de Cécile Bloch. "On regarde, on observe avec tact, on ne voit pas de désordre inhabituel dans l’appartement. On se demande si on doit perquisitionner car, parfois, ne pas le faire peut entraîner des conséquences irrémédiables, comme c’est arrivé aux gendarmes dans l’affaire du petit Grégory."

"On va dans la chambre de la petite fille, on survole, c’est bien rangé, pas de traces de lutte ou d’agression, on n’ouvre pas les tiroirs, on ne fouille pas", indique le chef de groupe, Bernard Pasqualini. Il leur demande une photo de la victime pour la présenter aux gens dans le quartier. Il les questionne sur les circonstances de la disparition de la collégienne et note les réponses sur un calepin. Il convoquera les parents plus tard au 36 pour une audition en bonne et due forme.

Étudiant en biologie pharmacie à l’hôpital d’instruction des armées Bégin à Saint-Mandé (Val-de-Marne), Luc Richard-Bloch, 24 ans, apprend la mort de sa demi-sœur par son beau-père : "Cécile n’est plus." Le demi-frère laisse tout en plan, traverse Paris à fond et débarque dans l’appartement familial. Les enquêteurs sont toujours là. C’est alors que le frère se souvient de quelque chose.

"Il a une peau irrégulière avec des marques d’acné ou de variole"

"J’étais tellement dans le brouillard qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour faire le lien avec un homme que j’avais croisé le matin dans l’ascenseur", témoigne Luc Richard-Bloch. 30 ans plus tard il raconte la scène au journal Les jours : "À 8 h 20, j’ai attendu l’ascenseur dans le noir car la lumière du palier du troisième étage ne marchait pas. Quand la porte du monte-charge s’ouvre, il y a un homme à l’intérieur qui a déjà appuyé sur le bouton du -2 car le voyant rouge est allumé."

"J’appuie sur celui du rez-de-chaussée. Il me dit bonjour, je le vois de profil arrière. J’ai pu l’observer le temps de descendre : il a entre 25 et 30 ans, a des cheveux châtains courts avec une mèche sur le front. Il doit mesurer environ 1m85 car il était plus grand que moi qui fais 1m75. Il est de corpulence moyenne. Il porte une tenue vestimentaire décontractée. Il a une peau irrégulière avec des marques d’acné ou de variole."


"Son comportement m’a étonné parce qu’il a été trop poli, obséquieux même. Quand je suis sorti, il m’a dit : "J’espère que vous passerez une bonne journée." C’est une parole déplacée pour quelqu’un que l’on voit pour la première fois. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un visiteur venu voir un habitant de l’immeuble."

Pas un coup d'essai
Par un effet boule de neige, les parents de Cécile Bloch se rappellent à leur tour qu’ils ont pris l’ascenseur à 8 heures avec le même type, vingt minutes plus tôt, mais n’ont pas trop fait attention à lui car ils étaient ensemble.

Cette description, précieusement consignée par Bernard Pasqualini dans son carnet, constitue une piste sérieuse. D’autant plus que six autres voisins ont vu un jeune homme "du même signalement" entre 7 h 55 et 8 h 45 dans le monte-charge car le second ascenseur avait été "mis en panne avec une allumette". Une dame a vu l’inconnu "sortir en courant" du monte-charge à 9 h 15, traverser le hall d’entrée et partir dans la rue Petit.

"Ce grand type de 20-25 ans à la peau abîmée a passé cinquante minutes entre l’ascenseur et le sous-sol pour chercher sa proie. Une fillette, partie avec son petit frère, a eu chaud. À 8 h 45, il a piégé la petite Bloch et l’a entraînée de force au -3 où il est resté une demi-heure puis a quitté les lieux", récapitule auprès de ses équipes, le chef enquêteur.

"Il a saboté l’un des deux ascenseurs et bloqué la porte du sous-sol"

Il constate que "l’auteur a préparé son coup. Il a saboté l’un des deux ascenseurs et bloqué la porte du sous-sol. Il a peut-être aussi cassé le digicode d’entrée qui avait été réparé le vendredi et l’éclairage du troisième étage." Très vite la marque significative dans la description du tueur présumé est sa peau granuleuse par endroits.

Un surnom émerge parmi les policiers et s'impose plus tard dans les médias : "L'homme au visage grêlé", ou, plus succinctement, "le Grêlé". L'élaboration du modus operandi du meurtrier suggère, lui, le profil d'un criminel qui n'en est probablement pas à son coup d'essai.

Un suspect arrêté
L'inspecteur divisionnaire Bernard Pasqualini et les six fonctionnaires de police, inspecteurs du bureau 302 de la Crim', épluchent les piles d'avis de recherche et écument les archives policières. Ils cherchent tous les suspects dont la description pourrait correspondre à celle du "Grêlé", et les affaires criminelles, anciennes ou en cours, présentant un mode opératoire similaire à celui mis en œuvre par ce tueur.

La diffusion du portrait-robot du "Grêlé" auprès de la population reste infructueuse. Dans le 19e comme dans le 13e arrondissement, de nombreux jeunes hommes sont arrêtés puis conduits dans les locaux de la police pour vérification d'alibi. Un homme, possible suspect, détenu pour viol d'enfant depuis juin 1986 à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, est reconnu formellement par un locataire du 116 rue Petit, lors d'une procédure de parade d'identification.

Des inspecteurs du bureau 302, le conduisent immédiatement cité Fontainebleau. Sur place, l'individu révèle sa bonne connaissance du quartier, notamment du 116 rue Petit. Placé en garde à vue, il est soumis à un interrogatoire au cours duquel il avoue être l'auteur du meurtre de Cécile Bloch qu'il identifie sur photo. Mais son groupe sanguin, différent de celui associé au "Grêlé", le met rapidement hors de cause.

À la fin de l'année 1987, une dizaine de crimes sont imputés au "Grêlé" par les inspecteurs de la Crim', sur la base de son signalement et de son mode opératoire.

Les parents n'auront jamais connu le vrai visage du meurtrier de leur fille
En janvier 1989, alors que l'enquête piétine, la mère de Cécile meurt dans un accident de la route. Quatre ans plus tard, le juge d'instruction chargé de l'affaire clôture l'information judiciaire et le parquet prononce un non-lieu pour cause de non-identification de l'auteur du meurtre de Cécile Bloch et absence de nouvelles pistes. À la brigade criminelle de Paris, cependant, les policiers maintiennent le dossier ouvert.

Après de multiples rebondissements, fin 2017, le dossier judiciaire de l'affaire Cécile Bloch, instruit par un neuvième juge, recouvre trois meurtres et six viols, autant d'actes criminels imputés au "Grêlé". Parmi ces crimes, six sont avérés grâce à des expertises ADN.

Le père de la fillette meurt en septembre 2011, miné par le chagrin, il n'aura jamais connu le vrai visage du meurtrier de sa fille. La brigade criminelle de Paris poursuit son enquête sur sa plus vieille affaire criminelle en cours; Cette dernière pourrait prendre un tournant décisif ce jeudi 30 septembre 2021.

JULIEN VAURILLON
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"Le Grêlé", ce tueur en série recherché depuis 35 ans, est-il l'homme qui s'est suicidé au Grau-du-Roi ?
L'homme au visage grêlé, en cavale depuis 35 ans.

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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:21

Affaire Le Grêlé : l'ADN a parlé, l'homme qui s'est suicidé au Grau-du-Roi est bien le tueur en série
François V., l'ancien élu à Prades-le-Lez et sa maison à La Grande-Motte en fondFrançois V., l'ancien élu à Prades-le-Lez et sa maison à La Grande-Motte en fond DR MIDI LIBRE
Affaire "Le Grêlé", Le Grau-du-Roi, Montpellier
Publié le 30/09/2021 à 22:30 , mis à jour le 01/10/2021 à 06:21
EXCLUSIF MIDI LIBRE - Cet homme de 59 ans a été retrouvé mort mercredi soir. Il était recherché depuis 35 ans et un premier meurtre en région parisienne en 1986.

De source policière, les comparatifs ADN viennent de confirmer ce jeudi 30 septembre que le suicidé du Grau-du-Roi, François V. est bien la personne recherchée depuis 35 ans par la justice pour une série de meurtres et de viols jamais élucidés. Le suspect était appelé le Grêlé en raison de son visage marqué.

Cet homme de 59 ans, ancien gendarme devenu policier de la brigade motorisée lorsqu'il s'est installé à Montpellier, a reçu vendredi dernier une convocation de la DTPJ (direction territoriale de la police judiciaire).

Un suicide au Grau-du-Roi
Il devait se rendre mercredi 29 septembre au commissariat en vue d'un prélèvement ADN : le juge en charge des affaires avait demandé de vérifier les empreintes de tous les gendarmes en service à l'époque des faits dans le secteur des crimes commis.

Mais François V. qui vivait avec son épouse à La Grande-Motte, est parti lundi soir dans son appartement du Grau-du-Roi qu'il louait habituellement en airbnb. N'ayant plus de nouvelles, ses proches ont donné l'alerte. Il a retrouvé mort dans le logement, suicidé par absorption massive de cachets en laissant une lettre : il y parle des crimes et de sa volonté d'en finir pour ne pas que sa famille soit éclaboussée par le scandale.

YANICK PHILIPPONNAT ET FRANÇOIS BARR

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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:19

Affaire Le Grêlé : dans sa lettre d'adieu, l'ex-gendarme et tueur en série parle de "pulsions" meurtrières
Affaire "Le Grêlé", Le Grau-du-Roi, Montpellier
Publié le 01/10/2021 à 06:16 , mis à jour à 13:23
François V. 59 ans, s'est donné la mort au Grau-du-Roi par crainte d'une convocation au commissariat pour un prélèvement ADN. Ses traces sont celles d'un tueur en série recherché depuis 35 ans : "Le Grêlé".

L'Héraultais François V., ancien gendarme puis policier, dont l'ADN correspond au tueur en série "Le Grêlé", recherché depuis 35 ans pour des meurtres et des viols, a laissé une lettre dans l'appartement du Grau-du-Roi où il s'est suicidé.

Selon nos informations, il y avoue ses forfaits alors qu'il était convoqué au commissariat pour un prélèvement ADN.

Il avait des "pulsions"
Il explique avoir commis des crimes, tuer des personnes, donne des dates et surtout écrit qu'il a agi parce qu'il avait "des pulsions". Il rapporte ça à des problèmes liés à son enfance. Mais assure qu'il n'est plus passé à l'acte après avoir rencontré sa femme et eu des enfants, ce qui aurait apaisé ses démons. "Il affirme qu'il allait mieux et qu'il n'a plus tué" révèle un proche du dossier.

Il justifie son suicide pour protéger sa famille, pour ne pas qu'elle ne soit trop éclaboussée par les révélations.

Yanick Philipponnat
YANICK PHILIPPONNAT
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Le portrait robot vieilli du Grêlé.
Le suicidé du Grau-du-Roi, suspecté d'être "Le Grêlé", avait été élu dans l'Hérault
"Le Grêlé" est-il passé par la mairie de Prades-le-Lez, incognito pendant des années ?
"Le Grêlé", ce tueur en série recherché depuis 35 ans, est-il l'homme qui s'est suicidé au Grau-du-Roi ?
L'homme au visage grêlé, en cavale depuis 35 ans.
Affaire Le Grêlé : l'ADN a parlé, l'homme qui s'est suicidé au Grau-du-Roi est bien le tueur en série
François V., l'ancien élu à Prades-le-Lez et sa maison à La Grande-Motte en fond




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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:18

Affaire "Le Grêlé" : l'ex-gendarme tueur en série était "le meilleur gars du quartier, le plus serviable et jovial"
Le "Grêlé" vivait dans cette maison à La Grande-Motte.Le "Grêlé" vivait dans cette maison à La Grande-Motte. D.R. YAN PHI ET PATRICK IDELMAN
Affaire "Le Grêlé", Le Grau-du-Roi, Faits divers
Publié le 01/10/2021 à 14:37 , mis à jour à 21:09
François Vérove, 59 ans, était recherché depuis 35 ans pour une série de meurtres et de viols commis en région parisienne où il était gendarme. Convoqué par la police judiciaire, il s'est donné la mort au Grau-du-Roi.

À La Grande-Motte, le tueur en série resté longtemps non identifié François Verove, qui s'est suicidé 35 ans après les faits au Grau-du-Roi, vivait une retraite d'apparence paisible. Avec son épouse, il s'était installé depuis 2019 dans un quartier résidentiel après avoir quitté Prades-le-Lez. Il y avait acheté la maison aux enchères, l'ancien propriétaire étant un notaire qui avait été tué à Carpentras.

"Mon Dieu, ce n’est pas possible, ça me fait un drôle d'effet, ça me scie ! Il était toujours souriant, non vraiment ce n’est pas possible", restent incrédules Francine et Claude, des voisins proches. "Je l'ai encore vu dimanche dernier, on a failli se rentrer dedans à vélo... Les relations de voisinage étaient bonnes, il nous disait qu'il était ancien garde républicain à moto, il se déplaçait avec une canne à cause d'un accident de moto".

"J'ai l'impression de voir un mauvais film"
Ces retraités décrivent François Vérove comme très actif pour faire agrandir sa maison, "il y a passé énormément de temps à aménager l'intérieur". Ils confirment qu'il portait en permanence une barbe, et qu'ils n'ont du coup pas remarqué ce visage grêlé qui avait été décrit par des victimes ou des témoins des crimes commis.

"On discutait parfois des policiers, une fois sur la question de l'usage de l'arme, quand ils abattaient des personnes, je ne comprenais pas pourquoi ils ne tiraient pas dans les jambes", poursuit le Grand-Mottois.

La fille du tueur en série : "Ma mère n'était au courant de rien"
Complétement abasourdies, la femme et la fille de François Vérove, sont repassées dans la maison familiale de La Grande-Motte jeudi. Elles n'ont pas voulu s'exprimer sur ces incroyables révélations : "Ma mère n'était au courant de rien, nous n'avons rien à dire" a juste lancé la fille, très digne.

"Je suis sidéré, j'ai l'impression de voir un mauvais film, c'était le meilleur gars du quartier, le plus serviable et jovial", souffle cet enseignant à la retraite, voisin direct de l'ancien gendarme et policier. Son épouse évoque également sa serviabilité, "je suis tombée en février dernier, il m'avait emmenée en voiture pour aller me faire vacciner, il me rendait des services informatiques" raconte-t-elle. "Ils avaient beaucoup d'amis... Il recevait ses petits enfants... Je fais un mauvais rêve."

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Le tueur en série a habité 15 ans dans l’Hérault, à Prades-le-Lez puis à La Grande-Motte.
Le "Grêlé" vivait dans l'Hérault : ce tueur et violeur habité de pulsions a-t-il pu sévir en Occitanie ?
François Vérove, un redoutable prédateur tapi dans l’ombre.
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Affaire Le Grêlé : dans sa lettre d'adieu, l'ex-gendarme et tueur en série parle de "pulsions" meurtrières
François V. avait été élu dans une commune de l'Hérault. Il s'était depuis installé à La Grande-Motte avec sa famille.
Le suicidé du Grau-du-Roi, suspecté d'être "Le Grêlé", avait été élu dans l'Hérault
"Le Grêlé" est-il passé par la mairie de Prades-le-Lez, incognito pendant des années ?
L'effroyable premier crime du "Grêlé" : retour sur l'affaire Cécile Bloch, violée et tuée à 11 ans en 1986
Cécile Bloch, tuée à l'âge de 11 ans.
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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:16

Le Grêlé”, tueur en série recherché depuis trente-cinq ans, vivait dans l’Hérault
ABONNÉS
François V. était installé à La Grande-Motte (Hérault) depuis 2019.François V. était installé à La Grande-Motte (Hérault) depuis 2019. MIDI LIBRE
Faits divers, Affaire "Le Grêlé", Occitanie
Publié le 01/10/2021 à 11:28
François V., 59 ans, s’est suicidé ce mercredi 29 septembre au Grau-du-Roi (Gard). Il avait été convoqué par la DTPJ en vue de prélèvement d’ADN pour plusieurs affaires de meurtres et de viols jamais élucidées.

Selon nos informations, le recoupement ADN effectué ce jeudi 30 septembre au soir a confirmé les horribles soupçons pesant sur François V., cet habitant de La Grande-Motte (Hérault) retrouvé sans vie mercredi 29 septembre au soir, suicidé au Grau-du-Roi après une absorption massive de cachets. Cet homme de 59 ans serait bel et bien “le Grêlé”, un tueur en série au visage marqué, recherché depuis 35 ans après plusieurs meurtres et viols qui ont débuté en 1986, en région parisienne.

Cet incroyable rebondissement est parti d’un nouvel acte d’enquête mené par le juge d’instruction en charge du dossier qui a demandé, en mars dernier, à la cellule spécialisée le recensement de tous les gendarmes ayant travaillé dans les secteurs des crimes. Pourquoi ? Parce que les rares témoignages récoltés faisaient état d’un suspect ayant pu montrer une carte de gendarme ou utiliser un langage militaire. Une liste de dizaines de noms a alors été dressée.

Un parcours macabre
La cavale du “Grêlé” s’est terminée ce mercredi 29 septembre. Ce tueur en série est à l’origine de nombreux meurtres et d’au moins six viols à Paris et en l’Île-de-France. Presque anonyme dans l’Hérault, il était introuvable.

Entre 1986 et 1994, on lui impute les meurtres de Cécile Bloch, 11 ans, en 1986 ; Gilles Politi, 38 ans, mécanicien d’Air France, retrouvé mort étouffé en 1987 à l’aide d’un tisonnier et Irmgard Mueller, 20 ans, jeune Allemande au pair découverte les bras attachés en croix avec une corde autour du cou. En 2015, on lui attribue le meurtre de Karine Leroy, 19 ans, disparue le 9 juin 1994 alors qu’elle se rendait au lycée.

Les enquêteurs parviennent à établir un mode opératoire propre au “Grêlé”. Les victimes présentent toutes des marques de strangulation. C’est souvent à l’aide d’un garrot espagnol, ou d’un lacet étrangleur, que le “Grêlé” étouffe ses victimes retrouvées attachées par les poignets, les chevilles ou encore les bras.

Selon nos informations, la DTPJ (Direction territoriale de la police judiciaire) de Montpellier a adressé vendredi dernier une convocation à François V., ancien gendarme installé dans l’Hérault depuis 2008. Le but : prélever son ADN pour le comparer avec les traces retrouvées sur les lieux des meurtres. Mais le quinquagénaire, installé dans l’Hérault depuis 2008 ne s’est pas rendu au commissariat ce mercredi.

"Pour que sa famille ne soit pas éclaboussée"
Et pour cause. Lundi soir, il a pris son vélo électrique pour se rendre au Grau-du-Roi, où il louait un appartement en AirBnb. Il a, au préalable, annulé la location et la remise de clés qu’il devait effectuer aux clients ce jour-là en prétextant un décès dans sa famille. Il n’a plus donné de nouvelles et ses proches se sont inquiétés. Jusqu’à ce qu’il soit retrouvé sans vie.

Celui qui était devenu motard dans la police nationale à Montpellier, avant d’être victime d’un grave accident qui l’a rendu invalide, a laissé une lettre. Selon nos informations, il y parle de crimes qu’il a commis, de dates, il parle de "pulsions", assure n’avoir jamais récidivé depuis son mariage et préféré en finir avec la vie pour ne pas que sa famille soit éclaboussée.

Elu conseiller municipal à Prades-le-Lez (Hérault)
L’ancien maire de Prades-le-Lez (Hérault), Jean-Marc Lussert, se rappelle de François V., le suicidé du Grau-du-Roi (Gard), qui serait “Le Grêlé”, le tueur en série recherché depuis trois décennies. Cet homme avait en effet intégré le conseil municipal de la commune lors du précédent mandat.

Selon nos informations, il était motocycliste à la brigade motorisée de la police à Montpellier avant d’être en maladie puis mis à la retraite. "Il était sur la liste en 2014, mais il n’était pas en position de siéger, puis il y a eu des démissions, et il a intégré le conseil en 2019. Il n’avait pas de fonction particulière, si ce n’est qu’il aimait bien tout ce qui est réseaux sociaux, il s’occupait notamment de la communication de la liste", indique Jean-Marc Lussert, ancien maire de la commune de Prades-le-Lez.

L’ancien élu, battu aux dernières élections, avait recruté ce quinquagénaire qui s’était présenté à la mairie après s’être installé à Prades-le-Lez en 2013 avant d’en déménager pour aller vivre à La Grande-Motte en 2019. "Avec sa femme, il a fait construire une maison toute neuve, il était ancien gendarme ou policier m’avait-il dit, il avait eu un accident de moto, un accident de travail, il marchait avec une canne, il ne pouvait pas supporter la station debout longtemps. Je lui ai proposé d’être sur la liste, il a réfléchi, puis il a accepté, rapporte Jean-Marc Lussert. Je voulais des gens de toutes tendances sur ma liste, j’avais un communiste, lui, il était plutôt de droite tendance gaulliste."

L’ancien maire a logiquement du mal à imaginer qu’il avait un tel homme dans son équipe : "Ça fait froid dans le dos, rétrospectivement, moi qui ai travaillé avec lui, je n’ai jamais eu d’indice qui aurait pu me laisser penser qu’il était dangereux… C’est extrêmement grave. Si ses instincts s’étaient ravivés, que se serait-il passé ?"

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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:14

Le Grêlé", mort au Grau-du-Roi : "Nous attendions depuis tellement longtemps", indique l'avocat de la famille Bloch
L'avocat de la famille Bloch, donc la petite Cécile à été victime de François Vérove (à droite)L'avocat de la famille Bloch, donc la petite Cécile à été victime de François Vérove (à droite) CAPTURE ÉCRAN BFMTV / DR MIDI LIBRE
Affaire "Le Grêlé", Le Grau-du-Roi, Nîmes
Publié le 01/10/2021 à 15:31 , mis à jour à 15:55
L'avocat de la famille Bloch, Me Didier Seban, s'est exprimé après l'identification du suicidé du Grau-du-Roi comme étant le tueur en série "Le Grêlé".

Une affaire criminelle vieille de plus de 35 ans s'est conclue ce jeudi 30 septembre dans le Gard. L'ADN l'a confirmée tard dans la nuit : l'homme qui s'est suicidé au Grau-du-Roi (Gard) est bien Le Grêlé, un terrible tueur en série responsable d'une multitude de crimes dans les années 80-90.

Ex-gendarme, François Vérove, 59 ans, vivait à La Grande-Motte depuis plusieurs années où il avait fait construire sa maison. Il avait été également élu dans une commune héraultaise. Un choc pour toutes les personnes ayant travaillé et vécues avec lui qui n'avaient aucune idée de son effroyable passé.

Une terrible attente pour la famille Bloch
Ce vendredi, après le choc et la confirmation de son identité, les victimes sortent du silence. L'avocat de la famille Bloch, cette petite fille de 11 ans première victime du Grêlé, a évoqué "à la fois un sentiment de satisfaction" mais aussi "une forme de déception".


"Nous attendions depuis tellement longtemps que cette affaire soit résolue", a déclaré Me Didier Seban sur BFMTV. "On n'avait finalement rien, pas de piste, pas d'éléments malgré la présence de l'ADN. (...) Ce silence assourdissant était pour les familles une douleur terrible, donc la résolution de cette affaire leur permet au moins de savoir qui c'était, qui a causé leur malheur."

Si un sentiment de soulagement se fait ressentir chez les victimes, c'est aussi "une forme de déception" car Le Grêlé emporte avec lui son témoignage. Il ne laissera derrière lui qu'une lettre expliquant ses actes et ses "pulsions" meurtrières.

"Il ne sera pas jugé, il ne pourra pas préciser, expliquer, on ne saura pas du tout son parcours. Donc il y a à la fois cette satisfaction mais aussi cette déception" déplore l'avocat de la famille de Cécile Bloch.

Continuer à "mettre des moyens"
"Ces meurtres, ces histoires, ça brise des familles sur plusieurs générations, c'est pour ça qu'il faut les résoudre et c'est heureux aujourd'hui qu'on puisse leur donner une réponse" indique l'avocat qui salue le travaille des enquêteurs, même après toutes ses années.

"C'est vraiment la démonstration que ça sert de ne pas abandonner, de ne pas baisser les bras et de continuer à mettre les moyens" indique-t-il à BFMTV.

Théo Ruiz
THÉO RUIZ
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Le "Grêlé" a échappé aux enquêteurs pendant près de 35 ans. Fin septembre 2021, on apprend qu'il s'agissait de François Vérove un ancien élu héraultais.
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“Le Grêlé”, tueur en série recherché depuis trente-cinq ans, vivait dans l’Hérault
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L'homme au visage grêlé, en cavale depuis 35 ans.

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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:12

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Le tueur en série a habité 15 ans dans l’Hérault, à Prades-le-Lez puis à La Grande-Motte.Le tueur en série a habité 15 ans dans l’Hérault, à Prades-le-Lez puis à La Grande-Motte. PHOTOS M. E., Y. P., PATRICK IDELMAN
Affaire "Le Grêlé", La Grande-Motte, Montpellier
Publié le 02/10/2021 à 09:11 , mis à jour à 09:37
François Vérove s’est suicidé alors qu’il était recherché depuis trente-cinq ans. Il menait une vie sans histoire dans l’Hérault depuis quinze ans. Ses anciens collègues à Montpellier, les élus de Prades-le-Lez avec qui il a travaillé, sont tous sous le choc.

À quoi peut ressembler la vie d’un tueur en série qui a échappé à des dizaines d’enquêteurs pendant plus de trois décennies ? La question se pose à l’heure où François Vérove, 59 ans, s’est suicidé, mercredi au Grau-du-Roi (Gard), alors qu’il était convoqué par la police judiciaire. Son ADN l’a trahi : c’était bien lui "Le Grêlé", l’auteur de meurtres et de viols, jamais identifié depuis le premier crime commis en 1986.

Selon nos informations, après la région parisienne, cet ancien gendarme a vécu dans les Bouches-du-Rhône puis dans l’Hérault pendant les quinze dernières années de sa vie avec sa femme. D’abord à Prades-le-Lez jusqu’en 2019, où il avait fait construire une maison, puis à La Grande-Motte.

Il était reconnaissable à la canne avec laquelle il s’aidait pour se déplacer et à l’éternelle barbe qu’il ne rasait jamais, cachant ces signes distinctifs qui, plus jeune, lui avaient valu le surnom du "Grêlé" par les rares témoins de ses crimes.

Le "meilleur gars du quartier"
Tout le monde est pourtant unanime, il était toujours prêt à rendre service : "Je suis sidéré, j’ai l’impression de voir un mauvais film… C’était le meilleur gars du quartier, le plus serviable et jovial", réagit son voisin, enseignant à la retraite grand-mottois. Son épouse n’en dit pas moins, elle que François Vérove amenait volontiers en voiture, "se faire vacciner" notamment.

"Il faisait presque nounours, il était assez gai, ce n’était pas quelqu’un de sombre, renfermé, comme on peut imaginer un tueur en série", réagit de son côté Jean-Luc Poblado. Cet enseignant était adjoint aux finances et à la communication à la municipalité de Prades-le-Lez quand François Vérove s’est présenté sur la liste élue en 2014. Et ce n’est qu’au gré de démissions qu’il a ensuite pu intégrer le conseil municipal.

"Il était passionné de réseaux sociaux, on lui a donné une délégation à la communication poursuit Jean-Luc Poblado. Aujourd’hui, je suis abasourdi… C’est consternant et déstabilisant, on peut côtoyer les gens sans les connaître… J’ai passé je ne sais pas combien d’heures de travail avec ce personnage, c’est totalement impensable, j’ai beau chercher un geste, une parole, une attitude qui le trahirait, je ne trouve rien."

Le parcours du natif de Gravelines (Nord) va être décortiqué mais il apparaît qu’il a d’abord été gendarme, peut-être à la garde républicaine comme il s’en est vanté auprès de plusieurs témoins, avant de devenir policier. À Marseille, puis toujours à moto quand il est muté en 2007 à Montpellier à la brigade motorisée. Ceux qui l’ont connu n’en reviennent pas.

"C’est les boules d’avoir côtoyé un violeur et un tueur de gosse"
"C’est un film", lance un premier flic, sidéré, sans pouvoir dire autre chose. D’autres refusent d’évoquer celui qui, après un accident alors qu’il revenait chez lui, en 2011, n’a plus jamais pu retravailler à cause d’une jambe handicapée. Parce qu’ils sont furieux d’avoir été bernés par un collègue serial killer. Une policière qui l’a côtoyé exprime son dégoût pour celui qui avait été délégué syndical.

"Je suis horrifiée… Franchement, c’est les boules d’avoir côtoyé ce genre de mec, un violeur et un tueur de gosse, réagit-elle. On ne se serait jamais douté, on tombe de l’arbre. Après, dans le boulot, il était carré, il avait toujours un avis sur tout, assez tranché. Pour sa famille, c’est chaud, apprendre que l’on a vécu avec un tueur…"

Cet autre ancien élu à la sécurité de Prades-le-Lez n’en a pas dormi de la nuit depuis que "Le Grêlé" a été identifié. Il en était proche. "C’était un bonhomme hyper sympa, toujours prêt à aider, je l’appréciais et tout le monde l’appréciait, lance-t-il. Il m’avait dit qu’il avait été cavalier à la garde républicaine et qu’il avait eu son accident de moto lors de l’escorte d’une personnalité."

Un mensonge comme ces vantardises que François Vérove proférait auprès du conseil municipal : "Il disait avoir des informations confidentielles par des réseaux de renseignement", se rappelle Jean-Luc Poblado.

Toujours sidéré par celui qui se disait très laïque, de droite et défendait l’idée des voisins vigilants : "On ne peut avoir fait ça et avoir une vie normale, ça me révolte ! S’il n’avait pas été convoqué par la police, personne n’aurait jamais su…".

"Ma mère n’était au courant de rien"
Jeudi après-midi, la femme et la fille de François Vérove sont venues à la maison familiale de La Grande-Motte. Forcément abasourdies par ces effroyables révélations sur la vie de leur mari et de leur père. La jeune femme n’a logiquement pas voulu s’exprimer : "Ma mère n’était au courant de rien, par respect pour elle, laissez la tranquille", a-t-elle lancé, très digne.
YANICK PHILIPPONNAT
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mimou
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Message par mimou Sam 16 Oct - 18:10

Le "Grêlé" vivait dans l'Hérault : ce tueur et violeur habité de pulsions a-t-il pu sévir en Occitanie ?
François Vérove, un redoutable prédateur tapi dans l’ombre.François Vérove, un redoutable prédateur tapi dans l’ombre. PHOTO P. I.
Affaire "Le Grêlé", Occitanie, La Grande-Motte
Publié le 02/10/2021 à 09:12 , mis à jour à 12:39
L’enquête sur François Vérove va se poursuivre. Il a vécu près de 15 ans dans l'Hérault. Dans une lettre, retrouvée après sa mort, il expliquait être habité de "pulsions".

Un simple coup de fil a précipité la chute de François Verove, qui coulait une retraite tranquille à La Grande-Motte. Un appel passé par une policière de la DTPJ (direction territoriale de la police judiciaire) de Montpellier le vendredi 24 septembre. En substance, elle lui a adressé une convocation au mercredi suivant, pour un simple test ADN : ça ne durera que cinq minutes, a-t-elle assuré.

"Il a alors compris qu’il allait être démasqué", indique une source policière. Ce mercredi, jour de la convocation, son corps a été retrouvé sans vie, au Grau-du-Roi, suicidé aux médicaments dans une maisonnette qu’il avait louée sur Air bn’b.

La traque du "Grêlé", tueur en série recherché depuis 35 ans, s’est achevée et la lettre posthume qu’il a laissée est riche d’enseignements. Notamment sur le fait de savoir s’il a pu sévir dans notre région où il habitait depuis quinze ans. Dans cette missive, il explique avoir tué des gens, donne des dates, dit à sa compagne qu’elle avait bien senti que, plus jeune, quelque chose n’allait pas chez lui.

Des "pulsions", aussi dans la région ?
Cette part d’ombre dissimulait un redoutable prédateur devenu serial killer, dont les passages à l’acte ont été dictés "par des pulsions", écrit-il. Et ce, en lien avec une enfance qui aurait été particulièrement difficile. Mais, promet-il à ses proches, il aurait arrêté ses crimes après avoir fondé une famille, eu deux enfants, au mitan des années 90. Ce qui l’aurait stabilisé.

Mais, forcément, tout le monde reste extrêmement méfiant face à ce grand pervers qui a su se dissimuler pendant 35 ans. Il situe même la date où il aurait cessé sa série de crimes en 1997. Des enquêteurs de police judiciaire rappellent que c’est à cette période-là que la technique des tests ADN s’est grandement développée, "et comme gendarme puis policier, il était forcément au courant".

A-t-il vraiment changé après avoir stabilisé sa vie sentimentale ? Ou, au contraire, a-t-il continué à sévir comme le craignent certains, estimant qu’il n’a pas pu s’arrêter ?

La juge d’instruction qui mène le dossier va désormais lancer une enquête sur François Vérove, de sa naissance à Gravelines dans le Nord jusqu’à sa vie dans l’Hérault. Le travail de la DTPJ, qui s’attend à être rapidement saisie, permettra de recenser ou non des cold case touchant notre région et qui pourraient impliquer le "Grêlé".

Quatre meurtres et six viols entre 1986 et 1994
François Vérove est l’auteur de quatre meurtres et six viols commis dans la région parisienne entre 1986 et 1994. En mai 1986, Cécile Bloch, 11ans, est retrouvée morte au sous-sol de l’immeuble familial du 19e arrondissement de Paris. La petite fille part seule à l’école le matin et rentre déjeuner. Sa mère a l’habitude de lui téléphoner à ce momentlà. Mais personne ne décroche. Le collège est appelé pour vérification. Cécile n’est pas venue en classe.

Le père de la fillette refait le trajet jusqu’à l’établissement, interroge les commerçants. Ils n’ont pas vu Cécile ce matin-là. On cherche alors dans l’immeuble et vers 15 h, au 3e sous-sol de la résidence, on découvre le corps sans vie de la fillette. Les policiers relèveront deux traces de strangulation et une plaie abdominale à l’arme blanche. L’un d’eux ramasse les cordelettes qui ont sans doute servi à attacher l’enfant et à l’étrangler. Ils ne le savent pas encore, mais cet indice permettra d’établir un mode opératoire propre aux crimes du “Grêlé”: le garrot espagnol.

Ses victimes étouffées seront retrouvées attachées par les poignets, les chevilles ou encore les bras. Irmgard Müller, 20 ans, jeune fille au pair allemande, sera découverte les bras attachés en croix, une corde autour du cou, en avril 1987 dans le 4e arrondissement de Paris. Elle vivait dans la famille de Gilles Politi, un mécanicien d’Air France de 38 ans, retrouvé mort étouffé à l’aide d’un tisonnier.

En 2015, on attribuera au “Grêlé” le meurtre de Karine Leroy, 19 ans. Elle avait disparu le 9juin 1994 en se rendant au lycée.

YAN. PHI.
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